La Cour constitutionnelle a commencé vendredi l’examen du recours des six candidats écartés de l’élection présidentielle prévue le 23 décembre en République démocratique du Congo (RDC), dont celui de l’ancien chef de guerre et ex-vice-président Jean-Pierre Bemba.
Ces six candidatures – sur 25 – avaient été déclarées irrecevables par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La Commission a déclaré la candidature de M. Bemba irrecevable en raison de sa condamnation pour subornation de témoins devant la Cour pénale internationale (CPI). Dans son avis, le procureur a demandé aux juges constitutionnels de déclarer « irrecevable » la requête de M. Bemba et de le déclarer « inéligible ». Les avocats et les partisans de M. Bemba parlent d’un « acharnement ». Ils estiment que la subornation n’est pas un délit de corruption prévu dans le code électoral pour l’invalidation des candidatures. Les six dossiers ont été défendus par les avocats des candidats face aux experts de la Céni devant les juges constitutionnels, en audience publique retransmise par la télévision nationale RTNC.
Le procureur a en revanche donné gain de cause à deux candidats écartés par la Céni pour « défaut de nationalité (congolaise) d’origine », l’ex-Premier Samy Badibanga – qui avait renoncé à sa nationalité belge en prenant la tête du gouvernement – et la seule femme candidate, Marie-Josée Ifoku. La cour a mis les dossiers en délibéré. Elle doit annoncé sa décision lors d’une prochaine audience dont la date n’est pas encore fixée. La Céni doit publier la liste définitive des candidats le 19 septembre.
Les avis de la cour devraient être connus avant cette date, par voie d’affichage, selon l’un des neuf juges. Aux abords du palais de Justice où siège la cour, plusieurs dizaines de partisans du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de M. Bemba et du Parti lumumbiste unifié (Palu) du patriarche Antoine Gizenga ont manifesté et chanté une bonne partie de la journée.
M. Bemba a fait un retour triomphal et déposé sa candidature après son acquittement en appel par la Cour pénale internationale (CPI) de sa condamnation à dix-huit ans de prison en première instance, pour des crimes de guerre et contre l’humanité. Il a été condamné dans une affaire annexe pour subornation de témoins par la CPI, qui rendra en appel sa décision le 17 septembre sur la peine prise à l’encontre de M. Bemba.
La libre Afrique