Le projet d’une candidature unique comme celui d’un programme commun de l’Opposition aurait-il du plomb dans l’aile ? Pour les sociétaires d’Ensemble pour le changement, autant feu Étienne Tshisekedi a symbolisé à un moment le retour à la légalité constitutionnelle, autant « aujourd’hui, Moïse Katumbi symbolise la lutte pour l’inclusivité et la crédibilité des élections ». Dès lors, l’Opposition, dans son ensemble, devrait lutter pour l’inclusivité du processus et refuser de participer à une parodie d’élections. En attendant que toute l’Opposition se range derrière cette position, pour la plateforme politique Ensemble pour le changement, le mot d’ordre c’est « pas d’élections sans Katumbi ».
A trois mois du rendez-vous électoral du 23 décembre prochain, le climat politique reste orageux alors qu’il devrait rassurer quant à une issue paisible du processus.
Ensemble pour le changement qui a vu son joker , Moïse Katumbi, mis hors course, n’entend pas abdiquer . Conséquence, c’est le décor d’un bras de fer réel qui se dessine contre la majorité au pouvoir. « Pas d’élections sans Katumbi » , a tranché JeanBertrand Ewanga, secrétaire général adjoint et Porte-parole d’Ensemble. C’était hier vendredi 7 septembre à l’issue d’une réunion du secrétariat général avec au menu des questions d’actualité et des actions de mobilisation.
Pour les sociétaires d’Ensemble, comme ce fut le cas avec feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba qui, à un moment de l’histoire de la RDC a symbolisé le retour à la légalité constitutionnelle en République démocratique du Congo, « aujourd’hui, Moïse Katumbi symbolise la lutte pour l’inclusivité et la crédibilité des élections ».
De ce point de vue, les derniers arrêts de la Cour constitutionnelle qui ont disqualifié d’autres leaders de l’Opposition de la course vers le Palais de la nation n’ont pas surpris les sociétaires de Moïse Katumbi. A ce propos, JeanBertrand Ewanga réagit : « Nous avons condamné l’action de la Cour qui soutient ouvertement la politique d’une famille politique connue. La justice est devenue une arme pour humilier les Congolais. Une arme pour emprisonner des Congolais injustement ».
Pour Ensemble, bien que d’autres opposants soient admis à ce processus, le combat pour l’inclusivité et pour la crédibilité des élections doit se poursuivre. « Et, Ensemble poursuivra ce combat jusqu’à ce que son leader Moïse Katumbi arrive au Congo et dépose sa candidature à la présidentielle. Nous y tenons fermement et pour cela, nous ne négocions pas. Il n’y aura pas de cadeau à faire », a souligné Ewanga, disant craindre une parodie d’élections.
Il s’agira d’un jeu, selon lui, planifié par le Front commun pour le Congo (FCC) et pour lequel la présence d’autres candidats de l’Opposition est requise pour justifier la victoire électorale du candidat du FCC. « Nous allons miser sur des actions de terrain, de concert avec certains acteurs de l’Opposition qui estiment nécessaire de mener ce combat, pour les élections crédibles et inclusives », a fait savoir le porte-parole d’Ensemble.
Cependant, cette perception est loin d’être la même dans tous les partis de l’Opposition. Pour preuve, rien n’est sorti de la réunion qui a mis autour d’une table, hier, Félix Tshisekedi et d’autres leaders de l’Opposition, notamment Pierre Lumbi d’Ensemble, Eve Bazaiba et Jacques Djoli du le MLC, Martin Fayulu, avec deux seules absences majeures, Muzito et Kamerhe qui sont absents du pays. A ce stade, il est difficile de prédire si tous les acteurs émettent sur une même longueur d’ondes sur cette question de ne pas aller aux élections sans la participation de Moïse Katumbi.
Il apparait clairement que ceux qui sont restés en lice cherchent à tirer chacun les draps de son côté, oubliant le combat pour l’inclusivité que prône l’accord du 31 décembre 2016. L’Udps de Félix Tshisekedi ne se cache pas. Pas de boycott. Elle demande déjà aux autres opposants invalidés de leur faire confiance pour continuer le combat. « Demain quand nous gagnerons, nous allons diriger avec eux », a déclaré Félix Tshisekedi s’adressant aux militants de l’UDPS lors de la cérémonie du lancement de l’opération de collecte de fonds pour soutenir sa campagne électorale.
Le Potentiel