Vendredi 13 avril prochain, la conférence internationale des donateurs pour le financement de l’action humanitaire aurait dû se pencher, à Genève, sur l’aide à apporter à la République démocratique du Congo. Une aide dont refuse d’entendre parler le pouvoir du président illégitime Joseph Kabila. Une attitude condamnée par Sindika Dokolo, dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.
L’initiateur du mouvement « Les Congolais debout » ne mâche pas et ses mots et parle d’une « décision » qui « relève d’une politique absurde, coupable et cruelle qui conduit à la mort de millions de Congolais.
En préambule, il justifie sa démarche : « Les Congolais Debout prônent la dignité des Congolais à travers le respect de nos libertés civiles et politiques, et notamment, notre droit sacré à de vraies élections libres, transparentes, inclusives, dans les délais prévus par la Constitution. Notre mouvement compte déjà plus d’un million de membres dûment enregistrés en République Démocratique du Congo et dans la diaspora. J’en suis l’initiateur et c’est à ce titre et fort du nombre de nos adhérents que je m’exprime ».
Dans la foulée, Sindika Dokolo s’adresse au Secrétaire général des Nations unies qui connaît parfaitement la situation humanitaire qui prévaut en RDC, lui qui fut pendant deux mandats de 5 ans (!) Haut commissaire des Nations Unies aux Réfugiés (de 2005 à 2015). Il lui rappelle que la situation catastrophique est toujours de rigueur et ne fait que s’aggraver depuis vingt ans, il évoque le sort des milliers de Congolais qui ont fui leur pays pour trouver refuge, notamment, en Angola. « J’ai entendu les pleurs des enfants perdus à la recherche de leurs parents. J’ai touché les plaies d’hommes et de femmes blessés dans leur chair. Et plus encore dans leur âme. Comme ils ne peuvent s’adresser à vous car ils n’en ont ni la force ni les moyens, je m’en fais le devoir ».
Tout au long de son courrier (à lire en intégralité ci-dessous), Sindika Dokolo s’attache à décrire le sort de millions de Congolais qui vivent aujourd’hui dans la misère la plus totale. Une situation inacceptable qui rend encore plus incompréhensible la position du pouvoir illégitime en place à Kinshasa de refuser toute aide internationale.
Une « attitude » qui « indigne la conscience universelle. Elle caractérise l’abandon délibéré d’un peuple en danger. Le gouvernement de la RDC est devenu un contre-sens, un contre-Etat. Au lieu de porter secours aux plus vulnérables de nos concitoyens, il a fait le choix de les sacrifier. Ce faisant, il a définitivement perdu la lumière de l’estime publique. »
Sindika Dokolo insiste aussi sur le fait que cette politique du gouvernement congolais ne fera qu’accroître le risque d’une explosion de violence que tout le monde redoute. « Insensible aux souffrances des Congolais, le pouvoir de Kinshasa risque de créer une haine profonde dans le coeur de millions d’hommes, de femmes et d’enfants qu’il sacrifie délibérément sur l’autel de calculs politiques obscurs, », écrit-il, avant de poursuivre : « Prenons garde qu’au mépris des efforts déployés par tous – y compris la Communauté Internationale – pour maintenir la stabilité du Congo, une poignée de dirigeants congolais illégitimes n’entraînent à nouveau le pays dans un nouveau cycle de violences ».
En corollaire de ce constat du refus du pouvoir de Kinshasa de chercher à aider le peuple congolais, Sindika Dokolo et les ‘Congolais Debout » affirment leur « disponibilité pour un partenariat entre la Société Civile congolaise et la communauté des partenaires au développement », un message qui rejoint la déclaration du cardinal Monsengwo qui affirme, lui, que personne ne peut refuser l’aide internationale dans une situation aussi catastrophique que celle de la République démocratique du Congo.
Libre Afrique