Le Cardinal Fridolin Ambongo était face à la presse tant nationale qu’internationnale le 3 janvier 2020 à Kinshasa. Un rendez-vous qui a eu lieu après son séjour dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, où il était apporté un réconfort aux populations victimes de l’insécurité orchestrée par des groupes armés.
Interrogé au sujet de la proposition de l’actuel coordonnateur de la coalition politique LAMUKA, celle de faire la guerre au Rwanda pour ainsi mettre fin aux tueries des civils dans l’Est, Fridolin Ambongo déclare qu’Adolphe Muzito a, d’une part, exprimé le sentiment des Congolais compte tenu de la souffrance que vivent les compatriotes de Beni.
« D’un côté, je peux dire que ce que Muzito a dit est presque le sentiment de tous les Congolais. Si vous sentez la souffrance que nos frères éprouvent là-bas à l’Est, une tentation de penser comme Muzito existe parce qu’il y a une part de vérité dans ce qu’il a dit », a répliqué le 4ème cardinal de l’histoire de l’Église catholique romaine de la RDC.
Cependant, l’archevêque métropolitain de Kinshasa met un accent particulier sur le fait qu’avant d’aller en guerre contre quiconque, il faut d’abord se préparer au préalable. D’où, affirme-t-il, la nécessité et l’obligation d’organiser l’armée.
« Dans notre contexte actuel, si nous allons en guerre contre le Rwanda nous n’avons aucune chance. Commençons d’abord par mettre de l’ordre au sein de notre armée, donnons d’abord des moyens à l’armée pour faire son travail. Si nous n’organisons pas notre armée, une telle proposition est un grand risque pour nous », a insisté le Cardinal Fridolin Ambongo.
Pour rappel, la proposition de l’ancien premier ministre de la RDC Adolphe Muzito avait suscité plusieurs réactions au sein de la classe sociopolitique congolaise. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, deux parmi les leaders de LAMUKA, s’étaient désolidarisés des propos de leur coordonnateur.
Jephté Kitsita