Revue de presse du jeudi 20 février 2020
Les journaux de Kinshasa s’intéressent aux « retombées de l’affaire Kalev Mutond » et à l’arrestation du patron de SAFRICAS dans le cadre des enquêtes judiciaires sur les sauts-de-mouton.
« Entre Tshisekedi et Ilunga, la méfiance s’installe. On aurait voulu que « l’affaire » passât sous silence si elle ne menaçait pas la sécurité nationale et n’avait pas des répercussions à l’étranger. Mais, loin d’être un fait divers, l’interpellation de l’ex-patron de l’ANR pour « usage abusif » d’un passeport diplomatique est une affaire d’État », écrit Le Potentiel. Toutefois, Kalev Mutond a confié à Jeune Afrique qu’il est bel et bien « conseiller politique » à la primature. « Alors, le Premier ministre l’a-t-il embauché par proximité idéologique ou calcul stratégique, sans examiner le profil du personnage et le contexte politico-diplomatique ? Le moment est venu, pour lui, de tirer les conséquences qui s’imposent », poursuit le journal, estimant que M. Ilunga Ilunkamba devrait avoir le courage de présenter sa démission au président de la République pour cette « faute professionnelle » grave qui porte préjudice à la sureté d’État.
Selon Cas-info.ca, les soupçons qui pèsent sur Kalev Mutomb sont d’une extrême gravité. Accusé de fomenter un coup contre Félix Tshisekedi qu’il aurait longtemps « espionné » en 2019, selon l’UDPS, Kalev Mutond, ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR) plaide non coupable.
C’est ainsi que La Prospérité titre : « Kalev Mutond : la tête mise à prix ! » Cet homme dont la tête est aujourd’hui mise à prix devrait, dorénavant, faire face à plusieurs fronts, à la fois. « Hier, en effet, des anciens détenus réclament justice. Ils ont, pour ce faire, porté plainte contre Kalev Mutond, l’ancien patron de l’ANR. Ils promettent ainsi d’aller jusqu’à saisir des juridictions internationales au cas où ils n’obtenaient pas gain de cause devant la justice congolaise », rappel le tabloïd.
Un autre front porte sur cette affaire de passeport diplomatique. « Là où le Secrétaire général de l’UDPS voit Kalev Mutond sur les traces du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dans ses voyages à l’étranger en train d’espionner ses moindres faits et gestes sans qu’il ne précise au profit de qui, d’autres le retrouvent, par contre, à Entebbe, en Ouganda, complotant avec des anciens rebelles du M23 en vue d’engager des actions de déstabilisation de son propre pays », note le quotidien.
Sauts-de-mouton
D’autres démêlées judiciaires concernent les personnes impliquées dans la construction des sauts-de-mouton à Kinshasa.
« Retombées des enquêtes judiciaires sur les travaux de sauts-de-mouton, David Blattner, PDG de la SAFRICAS-Congo s.a, aux arrêts », titre pour sa part Forum des As. Cette arrestation marque le début d’une nouvelle ère de la justice congolaise. Evoquant des sources très proches du dossier, le journal dit avoir appris mercredi, l’arrestation de certains entrepreneurs. Parmi lesquels, David Blattner, Directeur général statutaire de la SAFRICAS-Congo, entreprise de Bâtiment et travaux publics (BTP) établie en RDC depuis 1923.
Interpellation du PDG de SAFRICAS : « Il n’y aura plus de sélection », prévient le ministre de la justice, cité par Cas-info.ca. La justice ira jusqu’au bout dans les enquêtes sur le détournement présumé de fonds alloués au programme d’urgence du Chef de l’État. Selon le ministre de la justice, l’impunité n’a plus droit de cité en RDC.
« Ceux qui ont encaissé de l’argent, soit ils terminent les travaux pour lesquels ils ont reçu de l’argent dans le délai soit ils remboursent l’argent », indique Célestin Tunda Ya Kasende. Mais le garde des sceaux rappelle que « rembourser l’argent n’efface pas l’infraction », rapporte le média en ligne.
Radio Okapi