Des supputations de toute nature vont bon train dans les cercles politiques et les officines multiples de la société civile autour du partage des postes de responsabilité dans les entreprises, la diplomatie et les services publics. Des projections exacerbées depuis la reprise, voici une semaine, des négociations entre les plénipotentiaires du FCC et de leurs alliés du CACH sur cette matière de haute portée politique. Mais, les enjeux vont bien au-delà du partage des entreprises dont la plupart sont, en réalité, des « canards boiteux » juste bons pour une liquidation.
Dès l’annonce de la reprise des négociations au sein du Comité de suivi FCC-CACH après des mois d’une bouderie réciproque sur fond des polémiques autour d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale, et du tohu-bohu soulevé par le scandale des travaux de construction des sauts-de-mouton, l’attention des observateurs est dorénavant tournée vers le « partage » des entreprises publiques.
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Pourtant, la répartition des responsabilités au sein des sociétés d’Etat n’est que la partie visible de l’iceberg. Ou, tout au moins, la réalité tronquée que les alliés FCC-CACH veulent bien servir à une opinion avide de sensations fortes.
Car, les véritables enjeux sont autrement plus porteurs d’étincelles à même d’enflammer les espoirs de ceux qui aspirent encore à un changement qui, déjà, peine à se matérialiser.
Selon une source proche du Comité de suivi et qui a requis l’anonymat pour des raisons évidentes, les négociations ne portent pas uniquement sur les entreprises du portefeuille de l’Etat. Elles concernent également la diplomatie et surtout, la Territoriale et les comités de gestion des Universités et Instituts Supérieurs. Les régies financières sont aussi concernées. Donc, ces pourparlers en cours devraient déboucher sur l’installation de nouvelles autorités urbaines, municipales et locales. En d’autres termes, il faut s’attendre, au cours des semaines à venir, à de nouvelles nominations des bourgmestres, des conseillers municipaux et des Administrateurs de territoires. Cela irait ainsi jusqu’aux chefs des secteurs. La conséquence logique qui découlerait de l’aboutissement des négociations FCC-CACH sur des nominations des autorités territoriales serait le renvoi aux calendes grecques de la dernière phase du processus électoral entamé en décembre 2018. Il s’observe, en effet, un manque d’intérêt manifeste tant au niveau du gouvernement que de l’Assemblée nationale de doter les entités territoriales décentralisées des autorités légalement élues et installées.
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Cette même source relève également les visées électoralistes dans le chef des négociateurs de la coalition au pouvoir, en ce que des autorités ainsi nommées seront foncièrement redevables de l’organisation politique à la base de leur nomination. L’UDPS, au vu des résultats des législatives combinées à la présidentielle du 30 décembre 2018, serait particulièrement intéressée par le positionnement des têtes de pont dans les circonscriptions électorales qui, traditionnellement, ne lui sont pas acquises.
La Pros.