Samedi dernier, dans plusieurs villes du Grand Katanga, les miliciens « Bakata Katanga » du seigneur de guerre Gédéon Kyungu ont attaqué à la même heure plusieurs villes notamment Lubumbashi, Likasi, Kasumbalesa, Pweto, Kakanda. Le bilan est de 25 morts dans les rangs des assaillants.

Pour sa part, leur chef, Gédéon Kyungu Mutange, qui était en résidence surveillée dans une villa du quartier « Golf » de Lubumbashi d’où sont parties ces attaques, est en cavale.

Tout cela doit préoccuper les autorités congolaises au plus haut point. La simultanéité avec laquelle les « Bakata Katanga » ont attaqué, jusqu’à une dizaine d’agglomérations, à la même heure et avec le même modus operandi. Tout aussi que la facilité avec laquelle Gédéon Kyungu s’est échappé de sa résidence surveillée et fondre dans la nature.

A ce jour, il faut parvenir à décrypter le message caché des « Bakata Katanga » à travers ces attaques simultanées de plusieurs villes de l’ancien Katanga en y déployant leur drapeau, celui de l’ancien katanga indépendant de Moïse Tshombe Kapend à la place de celui de la RDC.

A cela s’ajoute cette autre interrogation de savoir quel pourrait être le prochain acte de « Bakata Katanga » en partant du fait qu’il ne faut surtout pas minimiser le premier. L’attaque d’une dizaine de villes de l’ancien Katanga. Ce, dans une période où l’Est de la RDC avec ses 140 groupes armés répertoriés par l’ONU fait toujours craindre aux congolais la balkanisation de cette partie de leur territoire frontalier au Rwanda et à l’Ouganda.

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Les Présidents de ces deux pays, tout le monde le sait, sont cramponnés dans ce schéma et attendent que les Congolais leur offrent une opportunité pour l’exécuter. Les « Bakata Katanga » ont comme doctrine le retour à l’Etat indépendant du Katanga de Tshombe, ils ne s’en cachent pas.

Mais entre l’idée de l’érection d’un Etat indépendant du Katanga et sa mise en œuvre effective, il y a un océan que les « Bakata Katanga » doivent traverser. Disposent-ils d’un bateau en haute mer pour le faire ? La question reste posée. Pour réaliser un tel objectif, les miliciens « Bakata Katanga » de Gédéon Kyungu doivent disposer de moyens militaires impressionnants en hommes et surtout en matériels de guerre. Ils ne le feront pas au moyen d’armes blanches et des fétiches noués autour de la taille comme on l’a vu samedi dernier et aligner 25 morts. 25 morts inutiles. Mais ils pourront toujours continuer à rêver.

Aujourd’hui, rien ne peut se faire sans l’appui de la communauté internationale qui doit donner son quitus. Aucun Etat ni groupe armé ne peut se permettre de modifier impunément le tracé actuel des frontières sans en subir la foudre. Le Sud-Soudan, le Kosovo… sont les fruits de Résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

A l’époque de l’Etat indépendant du Katanga proclamé le 11 juillet 1960 par Moïse Tshombe kapend qui en était devenu chef de l’Etat, c’était grâce au soutien politique et diplomatique de certains milieux en Belgique. Malgré cela, l’ONU qui est toute puissante en mis fin à l’aventure de l’Etat indépendant du Katanga, lorsque les Casques bleus ont mis en déroute la gendarmerie katangaise.

Depuis bientôt 60 ans, il n’y a plus eu aucune tentative de rééditer l’Etat indépendant du Katanga de Moïse Tshombe Kapend sur le territoire de l’ancien Katanga. Jusqu’à ce jour de juin 2014 lorsque une horde de miliciens en guenilles, munis d’armes blanches et de gris-gris fait irruption sur la mythique Grand-Place, Moïse Tshombe à la Grande Poste de la ville de Lubumbashi pour l’occuper et y ériger le drapeau de l’Etat indépendant du Katanga pendant une demi-journée.

Il s’agissait-là de l’Acte « 1 » des « Bakata Katanga » qui sont membres de la tribu des Baluba du Katanga (Balubakat). Ils se disent prêts à verser la dernière goutte de sang pour le rétablissement de l’Etat indépendant du Katanga.

Pourtant en 60, eux les Balubakat sont allés en passe dans la grande majorité contre Tshombe et son Etat indépendant du Katanga. Les Balubakat étaient unitaristes comme Lumumba, Janson Sendwe et Laurent-Désiré Kabila.

Leur leader, Janson Sendwe a créé sa milice-Lubakat dénommée « Ntuzu » qui se battait au moyen des fléchettes empoisonnées et des fétiches. C’est ainsi qu’ils étaient parvenus à chasser des hauteurs du Nord-Katanga, la Gendarmerie katangaise de Moïse Tshombe composée majoritairement de Lunda. Avant que l’ONU ne vienne terminer le bon lit par ses Casques bleux. Difficile donc de comprendre cette mue des « Bakata Katanga » qui sont de nature unitaristes, de faire revirement et exiger illico le rétablissement de l’Etat indépendant du Katanga, contre lesquels ils se sont battus en 1960.

KANDOLO M.
Forum des as

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