Delly Sesanga a voté contre la 14ème prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
L’élu de Luiza dans la province du Kasaï central qui veut que les consciences nationales se penchent sur des sujets de fond, dénonce, par ailleurs, l’obstruction au débat parlementaire sur la situation sécuritaire dans l’Est.
Ancien président de la Commission PAJ, Sesanga estime que cette manière de faire traduit « une attitude maladroite, et à la fois, un camouflage des dérapages actuels ».
Lui qui avait piloté l’élaboration des principales réformes institutionnelles de la III ème République fait remarquer que « l’enlisement de l’état de siège, et l’implosion du cadre constitutionnel qui en est la conséquence, offrent désormais une anarchie entretenue, dans laquelle les forces ougandaises opèrent et celles du Rwanda s’apprêtent aussi à se mettre en danse, sans un encadrement politique, militaire et juridique, compatible avec nos intérêts nationaux ».
Pour le président d’Envol, à force de traiter cette question dans l’optique d’instrumentalisation à des fins de politique intérieure, les enjeux des agendas dans les pays de la sous-région entraineront la RDC un jour sûrement là où les Congolais ont toujours refusé d’en arriver à savoir : la perte de l’indépendance et de la souveraineté nationales ainsi que la dilution de l’unité du Congo.
« Le péril de voir le Congo réduit au statut d’un simple Etat client des pays de la sous-région nous menace plus que jamais », interpelle-t-il.
Dans cette situation, l’ancien ministre du Plan ( mars-octobre 2006 ) annonce qu’il s’emploie de poser un vrai regard de fond sur les risques qui guettent le Congo face la situation sécuritaire dans la sous-région.
« Dans l’ordre de l’histoire de l’existence des Etats, rien n’est jamais définitivement acquis. Les Etats naissent, meurent, survivent dans leur intégrité ou amputés, et quelques fois disparaissent « balkanisés ». Je pense qu’il est venu le temps et je m’y emploie, pour ma part, de poser un vrai regard de fond sur ce que devient notre pays et les risques qui le guettent face à la situation sécuritaire générale dans les grands lacs », a décidé Delly Sesanga.
Depuis l’entrée des troupes ougandaises sur le sol congolais et l’annonce de la venue à Goma des policiers rwandais, la classe politique congolaise se déchire. Des voix s’élèvent en majorité dans les rangs de l’opposition pour dénoncer cette nouvelle forme de coopération militaire et sécuritaire qui fait passer le pays de Lumumba, aux yeux du monde, comme un éléphant aux pieds d’argile.
Reagan Ndota
Ouragan