Dans l’est de la RDC, c’est la première fois, depuis la reprise des combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, que les affrontements sont aussi meurtriers. Au moins 13 civils dont 4 enfants ont été tués entre le 19 et le 21 juin dans le territoire de Rutshuru selon les Nations unies. En début de semaine, les combats ont touché les groupements de Kisigari et de Jomba, à l’ouest de la cité de Bunagana, sous le contrôle du M23. Est-ce une évolution dans le conflit ?
De dimanche à mardi, les combats entre l’armée congolaise et les insurgés du M23 se sont déroulés sur plusieurs fronts dans le territoire de Rutshuru, notamment vers Bikenke. Au moins 13 civils dont 4 enfants ont été tués, confirme Ocha, le bureau de la coordination humanitaire des Nations unies.
Le M23 nie être les auteurs de ce massacre. « Nous attaquons uniquement des objectifs militaires », réplique le major Willy Ngoma, porte-parole du mouvement.
Mais depuis la prise de la ville de Bunagana, il y a dix jours, carrefour à la frontière avec l’Ouganda et à quelques kilomètres du Rwanda, « le M23 semble avoir changé de stratégie. Auparavant, le groupe quittait les lieux après les affrontements. Maintenant, il y a un choix délibéré d’occuper les territoires », analyse Reagan Miviri de l’Institut de recherche congolais Ebuteli.
L’objectif de Sultani Makenga, le commandant du M23, selon six combattants du mouvement cités par le groupe d’expert de l’ONU dans un rapport du 14 juin, serait d’occuper plusieurs villes dont celle de Goma, parmi les plus importantes de l’est de la RDC. Comme en 2012, lors de la précédente insurrection.
RFI