La barbarie de casques bleus de la Monusco qui ont massacré deux civils et blessé quinze autres à Kasindi, à la frontière avec l’Ouganda, dimanche 31 juillet 2022, continue à susciter des réactions. Pour l’opposant Martin Fayulu, cet incident est extrêmement grave et nécessite la présence du Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres en République Démocratique du Congo.
Le leader de l’Ecide semble avoir zapé le Secrétaire Général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la Paix, Jean-Pierre LaCroix, qui a été reçu samedi 30 juillet à Kinshasa par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.
Des soldats dits de la paix qui tirent sur des populations civiles et mêmes des militaires de leur pays d’accueil, les faits sont d’une extrême gravité. Comme dans une terre conquise, des casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo, de retour de congé, ont ouvert le feu au poste frontalier de Kasindi et forcé le passage. Ils ont tué au passage deux personnes et blessé quinze autres.
Le gouvernement congolais a vivement condamné ce drame et annoncé qu’une enquête a été ouverte pour établir les responsabilités.
Même son de cloche de la part de la Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies, Bintou Keita, qui a annoncé que les auteurs de ces coups de feu mortels ont été mis aux arrêts et que des contacts ont été établis avec leurs pays d’origine.
L’opposant Martin Fayulu attend lui aussi les résultats de cette enquête et condamne fermement l’incident.
Dans un message publié ce lundi 1 er août sur Twitter, il invite le Secrétaire Général de l’ONU à venir en RDC.
« L’incident de Kasindi ayant causé mort d’hommes par les casques bleus de l’ONU est extrêmement grave. En attendant les résultats de l’enquête, je prie le SG de l’ONU de programmer un voyage en RDC pour discuter de la situation qui y prévaut avec toutes les parties prenantes », a écrit le candidat malheureux à la présidentielle de 2018.
Visiblement, le leader de la plateforme Lamuka accorde peu de crédit à la rencontre du samedi dernier à Kinshasa entre le Chef congolais et le numéro deux de l’ONU.
Pour rappel, Félix Tshisekedi a reçu le Secrétaire Général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre LaCroix, accompagné de hauts fonctionnaires onusiens.
De sources diplomatiques renseignent que les autorités congolaises lui ont fait savoir qu’elles veulent voir la Monusco s’impliquer comme il faut pour accomplir sa mission.
Pour revenir à l’incident de Kasindi, il faut dire que le patron de l’ONU est, d’après son porte-parole adjoint, Farhan Haq, à “la fois profondément attristé et consterné de la perte en vies humaines et des blessés graves causé par cet incident”.
Il a appuie le communiqué de la cheffe de la Monusco, qui a annoncé l’attestation des auteurs du drame et une enquête conjointe avec les autorités congolaises.
Cet incident est intervenu dans un contexte très agité, marqué notamment par des manifestations anti-Monusco dans plusieurs villes de l’Est de la RDC. Ces manifestations ont fait une quinzaine de morts dont deux casques bleus. Là aussi des enquêtes ont été annoncées pour établir les responsabilités des uns et des autres.
Junior Lomanga
Alternance