Martin Fayulu Madidi exige la démission du bureau de l’Assemblée nationale pour avoir violé la loi budgétaire.

Dans un message adressé à la population congolaise ce mardi 30 août 2022, le leader de l’Ecidé dénonce l’augmentation injustifiée des émoluments des députés nationaux. L’ex-candidat à la présidentielle de 2018 se dit choqué d’apprendre qu’un député national perçoit par mois, depuis janvier dernier, une somme de 21.000 $ (vingt et un mille dollars américains) au détriment des autres catégories des citoyens congolais.

Sur un ton ferme, le ténor de la coalition Lamuka invite les institutions en charge du contrôle des finances publiques à diligenter une enquête afin d’établir les responsabilités sur ce qu’il qualifie d’acte de corruption.

A la population congolaise, Fayulu demande de demeurer vigilante et mobilisée à propos de cette affaire en vue d’obtenir l’annulation pure et simple de cette décision qui ne tient pas compte du contexte socio-économique du pays.

L’intégralité de son adresse :

Mesage au peuple congolais en rapport avec la corruption à l’Assemblée nationale
Les députés congolais sont parmi les mieux rémunérés du monde.

Très chers compatriotes, Je suis profondément indigné d’apprendre que la rémunération des députés nationaux s’élève depuis janvier 2022 à 21.000 dollars par mois, en violation flagrante de la loi budgétaire.

Il m’est, en effet, difficile de comprendre que dans un pays comme la RDC où 70% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, un député soit rémunéré 15 fois plus qu’un professeur d’université, 30 fois plus qu’un médecin et 200 fois plus qu’un huissier de la fonction publique. Cela veut dire que le député d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde est rémunéré plus qu’un député français ou américain. Tout part donc en vrille!

Comment peut-on expliquer qu’un pays en guerre et où les médecins et les professeurs d’universités sont en grève, puisse augmenter de plus de 100% la rémunération de ses députés nationaux? Si l’on ajoute les sommes colossales versées aux membres du bureau, cette augmentation inexplicable représente une charge supplémentaire pour le trésor public de plus de 200 millions de dollars ; et ce, de janvier 2022 à février 2024, date de fin de mandat.

Cela s’appelle corruption à grande échelle, gabegie et pillage éhonté des finances publiques de la part d’un pouvoir usurpateur en quête désespérée de légitimité interne.

J’exige une enquête des institutions en charge du contrôle des finances publiques pour établir les responsabilités sur cet obscur acte de corruption et de délinquance financière.

A ce stade, le moins que l’on puisse exiger c’est la démission du bureau de l’Assemblée nationale et l’annulation immédiate de cette augmentation injustifiée.

Je demande aussi à la population congolaise de suivre de près cette situation qui, en réalité, est un achat de conscience par le braquage des caisses de l’État.

Le Congo n’a pas besoin de députés godillots auxquels l’on fait faire n’importe quoi à coup de libéralités sous forme de billets de banque ou de dons en véhicules. Congolais, réveillez-vous! Que Dieu vous bénisse! Que Dieu bénisse le Congo !

Fait à Kinshasa, le 30 août 2022

Charles masudi
Ouragan

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