Reclus à vivre dans son archevêché, le cardinal craint le pire. Il veille sur sa sécurité après les attaques visant sa résidence.

Malgré les menaces et insultes, Fridolin Ambongo n’est pas un taiseux. Il sait tancer les régimes qui s’écartent de la ligne voulue par le peuple et pour le bien-être de la collectivité. Depuis le forcing ayant abouti à l’imposition de Kadima à la tête de la commission électorale, l’archevêque de Kinshasa a exprimé mercredi son dépit.

A jeune Afrique, le prélat n’exclut pas de reprendre aujourd’hui le même combat qui a mis à genoux l’ancien président Joseph Kabila. De toutes les façons, a-t-il prévenu, il a la conscience tranquille. « Je ne regrette rien. Nous avons agi comme pasteurs, pour l’intérêt de notre peuple. J’ajoute que nous n’avons pas mobilisé la rue pour les beaux yeux d’un parti : nous l’avons fait pour le bien de notre peuple, qui avait exprimé son ras-le-bol. Et si, aujourd’hui, le peuple se retrouve dans la même situation qu’autrefois, nous reprendrons le combat », a rappelé l’archevêque de Kinshasa.

Aux yeux du cardinal, le départ de Kabila a profité à l’actuelle gouvernance. Mais dommage, le parti au pouvoir retombe dans les mêmes travers que le régime précédent. L’Eglise catholique est devenue la cible, se plaint l’homme de Dieu. « Hier, on nous accusait de soutenir l’opposition en général, et l’Udps en particulier. Ceux qui nous critiquent aujourd’hui sont ceux que nous avions été accusés de soutenir à l’époque. C’est malheureux, mais lorsque l’on est au pouvoir au Congo, on n’aime pas les voix discordantes », s’est désolé Fridolin Ambongo qui craint pour sa sécurité à Kinshasa. Il trouve que les tireurs de ficelle sont prêts à lui monter un nouveau coup après avoir vandalisé sa résidence et son bureau. »Aujourd’hui, je ne me sens plus en sécurité dans la ville de Kinshasa. Non. Je ne peux pas savoir de quel côté viendront les attaques de demain. Nous savons qui tire les ficelles, mais ceux qui sont manipulés, nous ne les connaissons pas. Ça peut-être un conducteur de moto, un automobiliste ou un piéton. Donc non, le cardinal que je suis n’est plus en sécurité ».

Depuis que l’UDPS est au pouvoir, nous assistons à une inversion des rôles. L’Église catholique, qui a toujours été soutenue et même applaudie par ce parti, fait aujourd’hui figure d’épouvantail. Elle est devenue l’ennemi à abattre. « Vous avez été témoin des attaques qui se sont passées ici à mon bureau et à ma résidence en plein jour. Nous savons ce qui s’est passé, d’où ils sont partis et qui les a chauffés à blanc ».

Jeanric Umande
Ouragan

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