Déjà précaire, le pouvoir d’achat de la population congolaise continue de se détériorer. Et, c’est dire que la crise russo-ukrainienne charrie son lot de mauvaises nouvelles. Sur les marchés et les artères de la ville de Kinshasa, la baguette de pain vendue autrefois à 200 FC est passée à 300 FC. Celle qui coûtait 300 FC se vend aujourd’hui à 500 FC. Déjà le week-end, la baguette de 500 FC se procure à 750 FC. De quoi inquiéter les consommateurs qui attendent du gouvernement central des mesures pour tenter de contenir, mieux, d’encadrer la hausse des prix des biens de première nécessité face au choc international. L’évidence, c’est qu’à elles deux, l’Ukraine et la Russie représentent 25% des exportations mondiales de blé et d’autres céréales sur lesquelles l’alimentation de millions de personnes repose à travers le monde.
La pénurie de carburant vient corser encore plus l’addition en ce qui a trait au pouvoir d’achat d’une frange importante de la population congolaise. La semaine qui se termine à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, est marquée par la hausse des prix des denrées alimentaires de première nécessité. La pâtisserie, notamment les pains, n’est pas en reste. Le matin du samedi 9 avril 2022, une hausse de prix de pain carré fabriqué par la boulangerie Pain Victoire a été observée sur le marché de Kinshasa. Le pain qui se vendait à 500 Fc est passé à 750 Fc et celui de 1000 Fc à 1500 Fc.
Vendue autrefois à 200 FC, la baguette de pain communément appelée « Kanga journée » est passée à 300 FC. Celle qui coûtait 300 FC se vend aujourd’hui à 500 FC. Et dans la matinée du week-end dernier, la baguette de 500 FC est passée à 750 FC. Cela, sans augmentation du grammage du produit.
Le gâteau de 100 Fc n’existe d’ailleurs plus à la boulangerie Pain Victoire, il est maintenant à 200 Fc. Il est étonnant que toutes ces modifications soient faites sans une communication en amont aux clients et autres distributeurs.
Si la hausse du prix du pain peut s’expliquer, entre autres, par un ensemble de facteurs dont la pénurie de carburant se trouve au centre, il y a lieu aujourd’hui de s’interroger sur le regard visiblement non contrôlé du gouvernement central dans ce secteur stratégique, géré par des expatriés. Toutes les panifications locales ayant fermées.
La gigantesque boulangerie « Pain Victoire », sans oublier ses détaillants qui revendent les pains, croissants et brioches dans des petites carrioles vitrées aux quatre coins de la ville, jouit quasiment du monopole du marché.
Un coup dur pour les Kinois
À tout prendre, cette situation est considérée comme un coup dur pour les Kinois. Cela, d’autant plus qu’après la pénurie de carburant, avec l’explosion des prix du pain à Kinshasa, la vie deviendra encore coûteuse pour les Congolais, particulièrement les Kinois qui vivent déjà une période de vache maigre indéterminée. Au fait, les Kinois font déjà face à la hausse de prix de plusieurs d’autres denrées alimentaires notamment huile, semoule, farine de manioc, de blé …
C’est depuis plus d’un mois que l’épaisseur (grammage) du pain est réduite, d’après une ronde effectuée dans les boulangeries de la capitale et dans certaines entreprises productrices de farine.
Selon certains propriétaires des boulangeries artisanales, la réduction du grammage du pain est due à la hausse du prix de la farine. D’autres lient cette hausse à la crise russo-ukrainienne.
Pour des sources du ministère de l’Economie, les commerçants ont anticipé la hausse du prix de la farine. « La guerre en Ukraine pourrait avoir un impact sur les importations du blé, mais pas tout de suite, les commerçants disposant encore des stocks », ajoutent-elles.
Le Potentiel