C’est main dans la main qu’une poignée de Congolais sympathisants du parti ECIDE de Martin Fayulu et l’APARECO d’Honoré Ngbanda ont marché ce vendredi 10 mai 2019 dans les rues de Bruxelles jusqu’au siège de l’Union Européenne pour y déposer un mémorandum conjoint aux autorités politiques de l’UE en vue d’exiger un regard sur la crise multidimensionnelle en RDC.

Un mémo pour « tirer la sonnette d’alarme »

Dans ce mémo aux autorités politiques de Bruxelles, l’APARECO, le CNRC et l’ECiDé ont voulu « exprimer le sentiment de ras-le-bol du peuple congolais, en tant que souverain primaire, qui voit sa souveraineté confisquée, sa dignité bafouée et cela, avec une indifférence complice de la communauté internationale depuis plus de deux décennies », peut-on lire dans cette déclaration.

Et de poursuivre en affirmant que « Force est de constater qu’en République Démocratique du Congo, à l’issue des trois élections des années 2006, 2011 et 2018, le choix du peuple congolais a été foulé aux pieds par le régime fantoche d’occupation qui s’est livré chaque fois, très ostensiblement, à des manipulations des résultats de vote et à des opérations de fraude massive et flagrante pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple. Et chaque fois que le peuple congolais, meurtri et abusé, a voulu manifester pour réclamer pacifiquement le respect de sa volonté, il a été sauvagement brimé et écrasé dans le sang. »

Le mémo met également en garde l’UE et la Communauté internationale face à son « attitude complice » au sujet de la répartition de pouvoir entre Joseph Kabila et Felix Tshisekedi dans la coalition FCC-CACH.

« C’est pourquoi, devant l’injustice répétée et l’attitude complice de la communauté internationale, considérant la détermination du régime fantoche de Joseph Kabila de renforcer demain, grâce à la complicité de Félix Tshisekedi acheté par la corruption, le contrôle de toutes les institutions de la RDC, entendez la Présidence de la République, le Sénat, le Parlement, le Gouvernement, les Assemblées provinciales, l’Armée et la Police , et devant la gravité de cette menace qui pèse sur la souveraineté du peuple congolais et sur l’intégrité même de la République Démocratique du Congo. »

Tout en les appelant finalement soit : à « tirer les conséquences » qui découleront de « la volonté du peuple congolais de s’assumer désormais tout seul pour recouvrer sa souveraineté bafouée […] » (sans préciser quels moyens pourraient être utilisés pour y parvenir) ; ou alors, de « se mettre du bon côté de l’histoire en choisissant de défendre dès maintenant la volonté souveraine du peuple congolais clairement exprimée le 30 décembre 2018 à travers son vote démocratique. »

Quid désormais d’appartenance de Fayulu à Lamuka ?

La particularité de cette marche insolite, ce qu’elle interroge sur la création d’une nouvelle alliance inattendue mais de circonstance sur l’échiquier politique congolais entre l’ECIDE de Fayulu et l’APARECO d’Honoré Ngbanda.

Dans sa quête devenue obsession de sa « vérité des urnes », Martin Fayulu serait-il prêt à toutes les alliances, pourvu qu’elles le ramènent au pouvoir dont il se croit être déposséder se demande finalement l’opinion. Du coup, serait-il en train de se dévoyer de ses amis de la plateforme électorale Lamuka devenu politique qui l’a pourtant soutenu jusqu’alors en s’alliant avec l’APARECO ?

Cette association de circonstance intervient au moment même où Moïse Katumbi désigné premier coordonnateur de la plateforme pour trois mois a annoncé son retour au le pays pour le 20 mai courant.

La question qui demeure est celle de savoir quelle sera la réaction des autres leaders face à cette prise de risque de la part de Fayulu en s’alliant avec Ngbanda. Pourtant le même Fayulu condamne l’alliance Kabila-Tshisekedi…

Africanews

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici