De Bemba à Katumbi, de Kamerhe à Fayulu, de Matungulu à Muzito et, enfin, de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, sans oublier, logiquement, à toutes les autres parties et partenaires associés à la grand-messe d’aujourd’hui à Genève en Suisse, nul n’a droit à l’erreur.
Surtout que tous ces dessous des cartes se jouent à quelques encablures du lancement, le jeudi 22 novembre prochain, de la campagne électorale avant le sprint final du jour sacré de dimanche 23 décembre 2018. Mais, puisque Bemba, Muzito et Katumbi sont d’office écartés, en vertu du poids politique des candidats restants, le choix serait à opérer entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe.
A ce jour, toutes les faveurs des pronostics plébiscitent Félix Tshisekedi comme candidat commun de l’Opposition. A moins qu’en dernière minute, Genève par l’alchimie de la politique, en décide autrement. Déjà, la base de l’Udps n’accepterait pas tout autre choix qui n’honorerait pas Etienne Tshisekedi dont le corps n’a traîne au funérarium « Poussière des étoiles » à Bruxelles, depuis son décès, le 1er février 2017 à la Clinique Sainte Elisabeth. Même si le fils n’est pas le père mais, il va de soi qu’en ce moment précis de l’histoire de ce pays, la RD Congo, l’aura et l’ombre du père, le Sphinx de Limete, contribuent énormément au triomphe de la cause l’Opposition face à l’artillerie lourde du Front commun pour le Congo.
Que faire ?
Quel Dieu faudrait-il invoquer pour permettre à l’Opposition congolaise, mieux connue pour ses sempiternelles querelles de leadership et ses crises permanentes de positionnement, de retrouver la voie de l’unité et de prendre date avec l’histoire face au destin du pays qui, désormais, se dessinera lors des élections du 23 décembre 2018 ?
Au pied de quelle montagne les impies politiques, même avec leurs tuniques trempées dans un passé aussi connu qu’opaque, devraient-ils se rendre pour obtenir la purification nécessaire aux fins de sauver la patrie congolaise engagée dans un virage à 90° vers l’alternance démocratique au-delà du 12 janvier 2019 ?
A toutes ces questions et tant d’autres, l’Opposition congolaise doit répondre à partir d’aujourd’hui à Genève. Car, loin de consulter les marabouts, les devins et autres prophètes, le dialogue franc et constructif, à lui tout seul, peut aider à progresser dans le sens d’un dénouement rapide de l’épineuse question de la candidature commune, du programme commun, de la participation ou pas aux élections avec ou sans machine à voter, du fichier électoral corrompu, y compris, évidemment, de toutes les autres matières liées notamment, à la crédibilité, à la transparence et à l’institution des mécanismes anti-fraudes, à la vérité des urnes ainsi qu’à la décrispation politique.
Des options claires, si elles sont prises, fixeraient l’opinion d’ici samedi 10 novembre 2018, peu avant la fin du crépuscule de ce jour-là. Autant des idées affluent à Kinshasa, autant les participants devront prendre la mesure de leurs responsabilités, s’il faut aligner un homme compétent, intègre et capable d’affronter les autres candidats dont celui du Front commun pour le Congo qui, visiblement, s’est déjà minutieusement préparé, avec son équipe de campagne dévoilée, le samedi 3 novembre dernier au Pullman Hôtel, dans la commune référentielle de la Gombe.
Pendant ce temps, d’autres candidats, réunis autour de Théodore Ngoy, depuis sa tanière située aux abords du cimetière de la Gombe, mijotent, à leur tour, un autre schéma qui conduirait, si tous les violons s’accordent, à la désignation de leur candidat commun. Il y a là, outre Théodore Ngoy lui-même, des candidats tels que Seth Kikuni, Gabriel Mokia et consorts.
Tripolarisation
Ainsi, au regard de ce nouveau paysage, l’on s’achemine lentement mais sûrement vers la tripolarisation de la scène politique congolaise. D’un, Shadary s’affiche. De deux, un candidat commun de l’Opposition X viendra de Genève. De trois, un autre candidat Y sortirait des milieux des autres candidats restés à Kinshasa. Et, de quatre, enfin, d’autres candidats opérant en électrons libres, à l’instar de Samy Badibanga, Noël Tshiani ou Alain Daniel Shekomba, resteront peut-être en lice et se battront jusqu’au bout de leur souffle, pour tenter, in fine, de renverser les tendances.
Vérité de urnes
Et, le peuple congolais, agissant dans la plénitude de sa souveraineté, tranchera. Si le flou entretenu actuellement autour de la machine à voter ne favorise pas un candidat au détriment des autres, la vérité des urnes s’imposera de soi.
Faut-il y croire ?
Oui. Mais, pourquoi pas ? Autrement, l’on glissera sur la pente pernicieuse du report sine die des élections ou du schéma éhonté de la transition dont les issues sont connues.
D’où, la vraie lutte aujourd’hui devrait être focalisée sur les garanties de la normalité du processus électoral, les mécanismes de vérification et, surtout, la fiabilité technique des résultats.
Marcel Ngoyi
La Prospérité