Fin du match entre les deux poids lourds du Parlement congolais. Après une semaine de musculature entre les présidents Christophe Mboso Nkodia Pwanga et Modeste Bahati Lukwebo, le congrès vient d’atterrir dans une très forte turbulence.

Déjà la veille, le président du Sénat avait fait l’objet d’une chasse à l’homme sauvage de la part de certains élus surexcités à cause de ses méthodes jugées peu réglementaires à l’hémicycle du congrès. Pourchassé et finalement retranché dans l’un des locaux des bureaux de l’Assemblée nationale, Bahati l’aura échappé belle face au courroux des congressistes. Tôt ce samedi, Christophe Mboso va reconvoquer les assises sans consulter son collègue. Ce dernier (Bahati) ripostera par une décision d’annulation de ladite plénière. Le ping-pong va se reproduire lorsque le président Mboso va confirmer la plénière à laquelle d’éminentes figures du Sénat décideront de prendre part. Requinqué par le quorum, Mboso va passer à la vitesse supérieure en ouvrant solennellement les travaux avec le même ordre du jour.

Mboso s’impose et clôt la polémique

À l’ouverture de la séance, le président de l’Assemblée nationale avait tenu à fixer les congressistes selon que « pour départager les candidats demeurés en lice, nous appliquerons les dispositions de l’article 30, alinéa 5 de notre règlement intérieur qui précise qu’en cas de délibération portant sur des personnes, le vote s’effectue par bulletin secret. C’est à cet exercice que nous allons nous livrer ce jour« , orientera-t-il. Étant donné que le règlement intérieur du congrès précise à son article 135 que lorsque les deux Chambres siègent en Congrès, le bureau est celui de l’Assemblée nationale et la présidence est, à tour de rôle, assurée par le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat, la plénière s’est poursuivie sans désemparer. Constatant que les carottes étaient cuites, Bahati ordonnera à son candidat Louis Mbonga Magalo Engumba de rendre le tablier en se retirant de la course. « Pour des raisons de convenance personnelle, j’ai décidé de retirer ma candidature au remplacement du juge constitutionnel Mongulu Tapangane Polycarpe. Je vous en souhaite bonne réception », signera-t-il de sa plume au stylo bleu.

Après cet acte de fair-play, tout s’est déroulé comme une lettre à la poste. La voie balisée, le candidat pro-Mboso, Dieudonné Mandza Andie a été entériné par la plénière. C’est ce dernier nom qui sera repris d’ailleurs dans la résolution du Congrès à transmettre au président de la République. Reste à savoir si le président du Sénat acceptera de cosigner la résolution dont question ainsi que la lettre de transmission comme l’exige la procédure.

Une énorme fissure à l’Union sacrée

Après le départ de Kabund, Mboso et Bahati se disputent le leadership de l’Union dacrée de la nation (USN). Les deux personnalités jouissent de la confiance affichée de l’autorité suprême du pays, mais elles ont du mal à se reconnaître première ou deuxième, chacun voulant diriger les actions politiques de la majorité à sa guise et pour ses intérêts.

Ce dernier cas de désaccord pourrait devenir la goûte d’eau qui ferait déborder le vase. Bahati s’estimant lésé par le jusqu’au-boutisme de son collègue. Une guerre des chefs que ne peut trancher que leur supérieur commun des deux speakers. Sans quoi, l’étendue de frustration dans les rangs des Afdc-A pourrait affecter l’ensemble du système.

Ouragan

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