Responsabilité historique. Devoir patriotique. Mission, certes, difficile mais pas impossible. Sama Lukonde Kyenge, 43 ans, nommé Premier Ministre, le 15 février 2021, sera aujourd’hui face aux Députés Nationaux. Il sera question, pour lui, de présenter le Programme d’actions de son gouvernement et, en même temps, de le défendre au mieux des intérêts vitaux du peuple congolais tout entier. Après tout ce temps passé dans les consultations, l’heure des discours est, normalement, révolue. C’est ici que les Députés, eux qui sont les censeurs de l’action gouvernementale, sont appelés, à leur tour, à jouer leur partition pour libérer Sama Lukonde Kyenge et l’ensemble de son équipe afin qu’ils traduisent dans les faits l’essentiel de la vision du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, telle qu’elle a été, à maintes reprises, déclinée dans ses trois discours du 23 octobre 2020, du 6 et du 14 décembre 2020.
Au front…
Tout en mesurant l’importance des préoccupations qu’ils auront à soulever, juste après cette audition, ils devront, cependant, se mettre en tête l’idée que le pays, après autant de mois d’inanition liée à l’absence d’un gouvernement responsable devant engager l’Etat et la Nation sur le durable, il est question, dès maintenant, de le laisser aller au front.
Toutes les questions qui seront évoquées, à l’instar des matières consécutives à l’insécurité, à l’amélioration du social, à la relance de l’économie, au processus électoral, aux infrastructures ainsi qu’à tous les domaines de la vie nationale sont déjà prévues dans le programme d’actions que devra, en principe, leur présenter le tout nouveau Premier Ministre aujourd’hui.
Tout le reste est une affaire de détails. Mais, quoi qu’il en soit, les Députés devront prendre leur mal en patience. Le temps d’écouter le Premier Ministre, de lui laisser les marges de manœuvre pour se mettre au travail et, finalement, de l’évaluer à la pièce. Ce sont eux qui, constitutionnellement, ont la mission de contrôler. Ceci leur confère normalement la mission d’évaluer ce Programme d’actions à des intervalles de temps jugés relativement courts.
De manière générale, il y a lieu de noter qu’en cette période charnière de lutte contre la pandémie à coronavirus et de récession de l’économie mondiale et au cours de laquelle la RD. Congo aura passé plus de six mois à tourner autour du pot, il serait malsain, voire inadmissible que les Députés, quelles que soient tendances ou accointances politiques, puissent ne pas comprendre l’urgence qui s’impose pour sortir le pays de l’auberge.
Voilà pourquoi, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, lorsqu’il les a réunis, le samedi 24 avril dernier, peu avant le crépuscule, leur avait demandé de donner la chance à ce gouvernement afin qu’il s’attaque aux travaux d’hercule pour lesquels, il s’était déjà, lui-même, dans ses multiples communications, abondamment prononcé.
Décryptage
‘’Je vous rends hommage, comme autrefois lors du changement politique pacifique qui s’est déroulée dans notre pays, sans heurts, ni effusion du sang. Maintenant le plus dur reste à faire. Le 6 Décembre dernier, mon appel a été que le travail commence. Et que cela ne souffre d’aucune contestation juridique : “Mosala ekoki kobanda”. Je compte sur vous pour que nous réalisons nos promesses faites au peuple. Ce dernier qui nous a acclamés peut aussi, demain, nous descendre à cause de nos propres turpitudes. J’étais déçu du fait que nous avons voulu souiller notre propre action. Je vais envisager avec vous l’avenir. J’ai entendu qu’il y avait des mécontents. Ceux-ci ne se justifient plus parce que le gouvernement est là. Il est impossible que tout le monde soit nommé ministre. Je vous demande d’être solidaires avec ceux qui sont là. Nous avons besoin du travail du gouvernement pour notre survie politique. Tous, nous voulons revenir comme élu, et alors, cela passe par la solidarité et la discipline. Ou nous y croyons ou nous perdons du temps. Je demeure inscrit dans la logique du ‘’peuple d’abord’’. Nous sommes programmés pour servir ce peuple. Le décor présenté était négatif. Rectifions le tir. Je suis bloqué pour prendre des décisions à cause de l’absence du gouvernement. Si vous voulez avancer, donnez-moi ce gouvernement pour apprécier ce que nous allons faire. La priorité est la paix à l’Est et au Grand Nord. Je suis heureux parce que vous avez pris ce problème à bras le corps. Face à l’ennemi visible et invisible mettons-nous ensemble’’, a insisté, ce jour-là, Félix Antoine Tshisekedi devant les Députés réunis, pour la circonstance, à la Cité de l’Union Africaine, à Mont-Ngaliema.
Et après ?
Une fois investi, le Gouvernement n’aura aucun délai de grâce, au regard de la complexité, de la multiplicité, et de l’immensité des défis à relever. Après l’audition, ils poseront, sans nul doute, des questions. Puis, environ 48 heures après, le Premier Ministre reviendra à la charge, pour sa réplique afin d’arracher l’onction de la Représentation nationale et de se mettre, avec l’appui de tous, à l’ouvrage pour la réalisation des actions visant l’érection d’un Etat Fort, d’un Etat Prospère et d’un Etat Solidaire, selon le vœu du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi et de son Premier Ministre, Sama Lukonde Kyenge.
La Prospérité