Le souverain pontife arrive à Kinshasa dans cinq jours. Il séjournera en RDC pendant 4 jours avant de s’envoler pour le Soudan du Sud. C’est dans ce cadre que le gouverneur de Kinshasa a initié l’opération “Coup de point”. Elle consiste à évacuer tous les marchés pirates surtout, ceux situés le long du boulevard Lumumba par où passera le Saint-Père. Objectif, rendre la ville propre pour accueillir le pape François, un hôte de marque.
Dommage, cette opération fait grincer les dents. Tous les vendeurs à la sauvette qui écument les trottoirs du boulevard Lumumba de Sendwe jusqu’à Kingasani ya suka, sont chassés par l’hôtel de ville. L’opération, selon le gouverneur de la ville Gentiny Ngobila, devrait s’étendre sur toutes les 24 communes de Kinshasa. Une opération pratiquement irréalisable au regard de sa complexité. Toutes ces raisons poussent les Kinois à envahir les rues.
Dans un tel contexte, les déchets sont jetés partout et déversés sur les rivières. Conséquence, il y a des montagnes d’immondices partout. L’inertie des gouvernants, face à l’insalubrité, rend la ville invivable.
L’opération “Coup de point” à l’arrivée du pape François ne résout aucun problème d’insalubrité. Malgré la démolition des commerces le long du boulevard, la ville est toujours très sale. Les vendeurs qui, en réalité, sont des débrouillards, imaginent d’autres solutions pour se nourrir et nourrir leurs familles. Le degré de précarité a augmenté dans la ville. Certains vendeurs ont comme capital moins de 50.000 CDF, c’est-à-dire moins de 20 US $. Ne pas faire tourner ou fructifier ce petit capital, accentue la misère dans plusieurs foyers.
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La propreté, oui. Mais, reviendra-t-elle vraiment à Kinshasa avec la visite du pape François ? Quelles solutions pour des milliers de vendeurs à la sauvette ? Un sentiment de mécontentement que les autorités doivent savoir gérer. Gouverner, c’est prévoir.
Tenez : Le marché central de Kinshasa est fermé depuis trois ans pour des raisons de réhabilitation. Aucun travail n’a été fait. Pas même un étalage construit. Pourtant, lors de la fermeture, le gouverneur avait donné le deadline pour la construction du nouveau marché moderne. Rien n’a été fait. Un incendie a endommagé une grande partie du marché de la Liberté à Masina (deuxième grand marché de Kinshasa). Même si la partie consumée a été réhabilitée, celui de la Liberté ne peut pas accueillir tous les commerçants de la ville. En outre, les espaces qui devraient abriter les marchés municipaux ont été presque tous lotis. Aujourd’hui, aucune commune Kinshasa ne dispose d’un espace vide et vert. Un taux de chômage très élevé dans la ville contraint les Kinois à exercer les activités de survie. La débrouillardise.
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