Après le vote en des termes similaires de la nouvelle loi organique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) par les deux Chambres du Parlement, l’heure est désormais, aux grandes manœuvres au sein de la plate-forme des chefs des confessions religieuses. Ces pères spirituels qui, de manière disparate, ont dénoncé l’emprise renforcée des acteurs politiques sur cette institution d’appui à la démocratie, devraient lever une option solennelle ce week-end. S’aligneraient-ils sur le schéma « Mboso-Bahati » en procédant à la désignation de leurs délégués ou vont-ils opter pour la voie de la contestation de la loi votée ? Rien n’est moins sûr. Wait and see.

Après le vote de la loi organique modifiant et complétant l’organisation et le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) votée par les deux Chambres du Parlement, l’heure est désormais, pour l’Assemblée nationale, à la réception des candidatures des délégués de différentes composantes.

En dépit du fait que le processus amorcé par le bureau de la Chambre basse du Parlement semble avoir pris une vitesse de croisière, les forces vives de la nation, dont les confessions religieuses n’ont pas vu du même œil que les acteurs politiques le nouveau texte de loi voté sur la CENI.

De manière éparse, les confessions religieuses comme certaines organisations de la Société civile ont eu à le dénoncer. C’est dans ce sens que l’ECC et la CENCO s’expriment dans un communiqué conjoint où elles appellent également les parlementaires à la mise en place d’un cadre juridique qui promeut la tenue « des élections inclusives, transparentes, libres, démocratiques et honnêtes en 2023 ».

En effet, au regard de l’évolution des choses, c’est en principe, ce samedi 19 juin 2021, que la plate-forme des chefs de confessions religieuses devrait se prononcer après examen de la situation.

À en croire plusieurs observateurs de la scène sociopolitique congolaise, deux hypothèses émergeront de cette rencontre d’hommes d’églises : boycotter ou s’aligner.

Pour beaucoup, il y aurait moins de probabilité que l’option du boycott fasse long feu, car à ce stade des choses, il ne reste plus que la promulgation par le chef de l’État. En dépit du pouvoir qui confère à ce dernier les prérogatives de retourner la loi au Parlement pour d’éventuels amendements, cette option gênerait sensiblement le calendrier qui voudrait à ce que les élections aient lieu en 2023. Aussi, cette option mettra Félix Tshisekedi en contradiction avec sa plate-forme politique, l’Union sacrée pour la nation dont certains cadres au Parlement se sont illustrés en proférant des invectives à l’endroit des responsables religieux qui ont regretté de voir le vœu de dépolitisation de cette institution d’appui à la démocratie s’évaporer par la volonté des acteurs politiques. À ces deux hypothèses, il faut ajouter d’autres considérations aussi bien internes qu’externes aux confessions religieuses qui plomberaient cette action.

Cependant, s’aligner serait donc plus plausible comme option tout en insistant sur des mécanismes de contrôle de cet organe.

Dans cette logique, les confessions religieuses n’auraient donc plus une grande marge de manœuvre au niveau institutionnel, et n’auront plus que comme voix de recours, la mobilisation populaire en cas de blocage.

À tout prendre, les confessions religieuses seront face à leur conscience. Est-ce que leur choix pourrait faire basculer les choses d’un côté comme d’un autre ? Rien n’est moins sûr.

Tous ce que le peuple congolais souhaite, ce sont des élections transparentes et inclusives, susceptibles de consolider la démocratie et faire progresser le pays.

Jokal
Le potentiel

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