Le Chef de l’Etat a dit hier depuis le Brésil sa détermination à gagner le troisième pari de cette année
Le Président de la République, Félix Tshisekedi, confirme la tenue des élections en décembre 2023. Le Chef de l’Etat l’a dit à la diaspora congolaise du Brésil en marge du sommet sur le bassin de l’Amazonie
Exit le glissement. La présidentielle, prévue le 20 décembre, couplée à l’élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux, aura lieu à la date échue.
Au cours de sa rencontre d’une heure avec la diaspora du Brésil, le Président de la République a confirmé la tenue des élections législatives et présidentielle en décembre 2023 et fait part de sa détermination à conduire ce processus jusqu’à son aboutissement.
« Cette année, nous avons trois grands événements: la visite du Pape François en janvier, la tenue des 9èmes Jeux de la francophonie et l’organisation des élections en décembre « , a indiqué le Chef de l’Etat. « Je sais qu’il y a, en interne comme en externe, des personnes qui veulent saboter le processus électoral. Mais je vous assure que je reste déterminé à réussir ce pari comme nous l’avons fait avec les deux autres événements « , a fait savoir le Président Tshisekedi.
Pour l’avoir vécu lors des précédentes élections, repoussées de deux ans, certains Congolais doutent encore de l’organisation du vote en temps et en heure et s’attendent au glissement.
Mais les autorités affirment que les élections auront bien lieu » dans les délais constitutionnels » et, surtout, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a jusqu’à présent respecté son calendrier. La Centrale électorale a enrôlé les électeurs et leur a délivré des cartes. Ce qui lui a permis de refaire le fichier électoral, toiletté par un audit externe et a servi de base à la loi de répartition des sièges, votée par le Parlement et promulguée le 15 juin.
Du 26 juin au 15 juillet, la CENI a ouvert les BRTC à la députation nationale pour le dépôt et le traitement des dossiers des candidatures. Elle ne s’est pas arrêtée là. Il y a quelques jours, elle a convoqué l’électorat pour les députés provinciaux et des conseillers communaux.
Sauf mauvaise foi manifeste, techniquement, la Centrale électorale a prouvé qu’elle pouvait tenir les échéances.
Seulement voilà. L’opposition doute de la transparence du processus électoral en cours et n’a donc pas confiance.
A quelque quatre mois des élections, les opposants crient à haute et intelligible voix que le fichier électoral est « fantaisiste« .
Ce n’est pas tout. Les opposants mettent en cause les compositions de la CENI elle-même et celle de la Cour constitutionnelle, dernier verrou électoral. Ils estiment qu’au niveau juridique, le pouvoir possède tous les leviers.
Il y a quelques mois, les formations de quatre opposants, candidats déclarés à la présidentielle, organisaient des manifestations pour réclamer une refonte de ces organes qui, selon eux, vont mener à la fraude et au chaos.
Le quatuor Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga considèrent aussi que le fichier électoral est « fantaisiste « , notamment parce que « l’enrôlement » n’a pu avoir lieu dans des territoires en proie aux violences armées et que l’ » audit » a été réalisé en un temps record de cinq jours. Ils réclament depuis l’audit du fichier par un cabinet international indépendant.
La famille politique de Joseph Kabila quant à elle, a jusqu’à présent demandé à ses militants de boycotter le processus électoral.
Martin Fayulu a annoncé que son parti ne va pas déposer les listes des candidats à tous les niveaux si le fichier électoral n’est pas audité par un cabinet indépendant et neutre en vue de garantir la transparence du processus.
Le gouvernement voit, à travers les revendications de l’opposition qui soupçonne la CENI de préparer la fraude électorale en complicité avec le pouvoir, la démarche pour un dialogue car n’étant pas prête pour les élections.
« S’il faut aller dans le fond de ce qui est demandé, nous sortons des délais électoraux. C’est le dialogue qu’on veut, on passe par des voies détournées. S’il faut refaire le fichier électoral on refait l’enrôlement et on aura dépassé le délai « , indique le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya.
Ce dernier estime que » les différents candidats devraient plutôt se préparer et surtout apporter du contenu parce que les congolais ont soif d’entendre les projets des uns et des autres « , martèle Muyaya.
Forum des as
Didier KEBONGO