S’agit-il d’une mue électorale de l’empire Tshisekedi ?. Depuis soixante-douze heures, un grand tremblement de terre secoue le palais présidentiel à Kinshasa. Les nouvelles mises en place intervenues dimanche au cabinet du chef de l’État n’ont épargné aucune des personnalités réputées intouchables du cercle immédiat de Félix Tshisekedi. Le président a fini par se débarrasser des affairistes et mikilistes (diaspora) dit-on, pour mieux articuler sa campagne électorale prochaine.
Un assainissement politique très autoritaire s’abat sur l’équipe présidentielle. Félix Tshisekedi en avait marre des critiques, des scandales et du manque de résultats dans le travail de ses conseillers principaux. Un savonnage qui répond à l’urgence du bilan et à la qualité attendue du candidat Félix Tshisekedi aux élections de décembre 2023. “Ces conseillers avaient systématiquement sali l’image du président de la République à telle enseigne que beaucoup de personnes dans l’opinion croyaient que le chef était complice de leurs bavures”, a réagi un tshisekediste qui s’est couvert d’anonymat. Plus surprenant, Félix Tshisekedi n’a pas tenu compte des aléas liés à l’influence réelle ou supposée de son entourage pour mettre à la porte ceux qu’il commençait à juger de politiquement encombrants et troublants. Ainsi, ces hommes de la puissance sortent par la petite porte à cause de leurs propres attitudes jugées en totale inadéquation avec la mission leur conférée par le président et la loi.
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Que de scandales et du trafic d’influence
Le président aura beaucoup supporté ses collaborateurs dans leurs pérégrinations comportementales les plus choquantes. Lorsqu’ils n’étaient pas cités dans des scandales de détournement des fonds alloués à des projets spécifiques de l’État, ils étaient scandaleusement indexés dans le trafic d’influence à la fois dans le domaine de la justice, des finances publiques que de la politique gouvernementale. “Les conseillers avaient presque pris la place des ministres. Ils étaient partout et dans tout”, a commenté un journaliste proche de l’opposition. Les dernières révélations de détournement constatées par le chef de l’État en personne à l’issue de son dernier séjour de Nouvel An à Mbuji-Mayi auront suffi pour que le président tape du poing sur la table. Il s’en est mêlé cette célébrissime interview exclusive de Fortunat Biselele Bifor avec le journaliste camerounais Alain Foka à travers laquelle le conseiller privé a expliqué les contours du partenariat devenu conflictuel entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Le conseiller privé surnommé B4 aurait franchi le Rubicon en essayant de justifier des arrangements confidentiels entre chefs d’État. “Pourquoi a-t-il cherché à sortir de son statut de conseiller privé ?”, s’est interrogé un fonctionnaire anonyme de l’ONU à Kinshasa. Bifor a appuyé là où on l’attendait le moins. L’interview a fini par signer son arrêt de mort politique.
Une nuit à l’ANR, le puissant Biselele dégonflé
D’après le magazine Jeune Afrique, le conseiller privé du chef de l’État a été entendu depuis samedi 14 janvier par les services de l’Agence nationale de renseignements (ANR), dirigée par Jean-Hervé Mbelu Biosha. Le dimanche 15 janvier, alors que Félix Tshisekedi prenait l’avion pour se rendre en Suisse, où il assiste au rendez-vous annuel de Davos, du 16 au 20 janvier, Fortunat Biselele se trouvait toujours dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR), situés à la Gombe, à Kinshasa. Selon les informations de Jeune Afrique, il a été interpellé le 14 janvier avec Pacifique Kahasha, chargé de mission du président et proche de l’ancien directeur de cabinet de ce dernier, Vital Kamerhe. “Pacifique Kahasa a été libéré, il a même voyagé avec le chef de l’État”, a assuré à Jeune Afrique un officiel congolais. Et d’ajouter qu’avant de voyager, “le président aurait ordonné la libération de Fortunat Biselele et demandé à ce qu’un rapport lui soit fait rapidement pour décider des suites à donner à cette affaire”, a complété une autre source sécuritaire. Biselele aurait passé la nuit de dimanche à lundi dans les locaux des services de sécurité, en pleine audition. Jeune Afrique note que l’ANR n’a pas confirmé les raisons de ces interpellations. Mais, selon ses sources, les autorités souhaiteraient “en savoir davantage sur la dernière émission réalisée par le journaliste Alain Foka et portant sur les relations entre Kinshasa et Kigali”. Cette émission aurait été commandée par Biselele et Kahasha et l’ANR voudrait connaître leurs motivations, a laissé entendre une source officielle.
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La chute des privilégiés du régime !
Outre Fortunat Biselele Bifor, plusieurs autres collaborateurs de Félix Tshisekedi quittent le cabinet présidentiel. La tornade n’a ciblé que de personnalités très protégées. Cas d’Alexis Kayembe, conseiller spécial en matière d’Infrastructures, et concepteur du projet Tshilejelu. “Nous souhaitons que cette purge le soit aussi au gouvernement et emporte les ministres compromis”, a réagi un défenseur des droits humains à Kinshasa. Selon des informations recueillies par le journal Africa News, Kayembe louait des bureaux à 30.000 dollars à Gombe, en face de Pullman, avec des dizaines d’employés jamais enregistrés à la présidence de la République, révèle des sources au Palais de la Nation. Le déboulonnement n’a pas épargné le docteur Roger Kamba, conseiller spécial chargé de la Couverture santé de Félix Tshisekedi, Luc Gérard Nyafe, ambassadeur itinérant du président de la République et Dominique Migisha, conseiller spécial chargé du numérique. Ce dernier poste a été supprimé à l’issue du réaménagement du cabinet du président de la République. Ce toilettage concerne également le puissant conseiller en charge des Investissements, Jean-Claude Kabongo, qui avait ses somptueux bureaux dans la commune de la Gombe, avenue Pumbu, avec un Dircab et presque autant de collaborateurs du même régime. Des départs salués très largement dans l’opinion publique, y compris au sein de l’Union sacrée.
Mue électorale de l’empire Tshisekedi
Félix Tshisekedi sentant les élections arriver en toute vitesse, vient de décider de se débarrasser des collaborateurs véreux et improductifs. Non seulement, ils ont longtemps noirci l’image du chef de l’État par leurs nombreux égarements comportementaux, ils auraient brillé surtout par une incompétence notoire en plus de cette arrogance dégoûtante. Félix Tshisekedi a éteint une menace qui gênait son image réputationnelle en se séparant de certains compatriotes de la diaspora qui énervaient l’opinion, à la satisfaction générale des combattants du parti présidentiel. Reproché de laisser-faire ses collaborateurs originaires de l’espace Grand Kasaï, Tshisekedi a frappé plus de Kasaiens que d’autres communautés représentées à son cabinet.
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Et si Biselele rebondissait ?
Les mises en place au cabinet du président de la République ne sont pas encore achevées. D’après une source bien introduite, “il ne s’est agi à ce stade que de la grande charpente du cabinet. Les conseillers de différents collèges ne sont pas encore confirmés ou désignés”. Difficile de voir Fortunat Biselele occuper une fonction de subalterne des conseillers principaux au même cabinet alors qu’il était la pièce maîtresse du système Tshisekedi depuis plus de 4 ans. Cependant, Félix Tshisekedi pourrait finaliser le remaniement gouvernemental dans quelques jours. Et sur cet autre chapitre des changements souhaités, le président est appelé à opérer des choix complexes. Remercier, reconduire et nommer. Comme on l’aura constaté dans les dernières mises en place, certains conseillers du chef de l’État ont été déchargés de leurs titres au Palais de la Nation pour être nommés dans les entreprises publiques. Ce qui fait dire à certains analystes qu’il ne faut pas exclure la possibilité de voir l’un ou l’autre conseiller gagner un poste au gouvernement de la République. Seul Félix Tshisekedi mène le processus de mise en place. En l’absence de Jean-Marc Kabund A Kabund, Augustin Kabuya jouerait le principal souffleur aux côtés de Peter Kazadi et Nicolas Kazadi. Bien entendu, les choix mathématiques de l’Union sacrée vont se jouer entre Félix Tshisekedi, Modeste Bahati et Christophe Mboso Nkodia Pwanga.
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