Dans une semaine, plus exactement le 20 juillet à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, les leaders de LAMUKA se retrouvent autour de Moïse Katumbi, le coordonnateur tournant de la plateforme. Cette réunion du présidium de LAMUKA va plancher sur trois points, à savoir l’évaluation de la situation politique, le calendrier des activités et perspectives d’avenir et les divers.

C’est une rencontre de tous les enjeux au regard de l’évolution de la situation politique de la République démocratique du Congo. Cette plateforme politique de l’Opposition va poursuivre son combat politique dans quelle direction ? C’est la grande question qui se pose quand on sait que ses 5 leaders ne partagent plus la même vision.

En effet, le mot d’ordre de LAMUKA jusque-là a été « la vérité des urnes » de la présidentielle du 30 décembre 2018. Ce mot d’ordre était destiné pour contester la victoire de Félix Tshisekedi, vainqueur de cette présidentielle. Cependant, depuis le retour de Moïse Katumbi le 20 mai, tous les leaders de LAMUKA ne plaident plus pour la vérité des urnes qu’il considère comme dépassé.

L’ancien gouverneur du Katanga a décidé de mener une opposition républicaine face à la coalition CACH-FCC. Moïse Katumbi justifie cette position par sa volonté de contribuer à la consolidation de la jeune démocratie en République démocratique du Congo. Le coordonnateur actuel de LAMUKA souhaite donc contribuer positivement à cette alternance démocratique pacifique intervenue avec l’accession à la magistrature suprême d’un opposant de surcroît démocrate, en l’occurrence Félix Tshisekedi.

Un autre leader de LAMUKA, c’est Jean-Pierre Bemba qui, depuis son retour le 23 juin, a aussi opté pour une opposition républicaine. En clair, il accepte d’œuvrer en tant qu’opposant pour interpeller le pouvoir là où ça ne va pas. Il n’est plus dans le combat pour contester le pouvoir du successeur de Joseph Kabila. Le chairman est dans la logique de Moïse Katumbi.

Autant ces deux leaders de LAMUKA ont enterré la hache de guerre contre Félix Tshisekedi, autant le professeur Matungulu vient également de le faire. Sa nomination comme administrateur à la Banque africaine de développement ne serait pas possible sans l’aval de Kinshasa. Autant dire que Félix Tshisekedi a donné son quitus pour la nomination de ce leader de LAMUKA à la banque panafricaine.

Même Mbusa Nyamwisi, le leader de RCD/KML, aussi membre influent de LAMUKA, a, urbi et orbi, accepté de travailler avec le pouvoir de Félix Tshisekedi en apportant sa pierre à la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola et l’insécurité qui sévit dans la province du Nord-Kivu.

Dès lors, il ne reste plus que Martin Fayulu, le candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018, et Adolphe Muzito, comme seuls défenseurs de la vérité des urnes et donc de la contestation du pouvoir de Félix Tshisekedi. Ce combat s‘affaiblit de plus en plus et ne résiste pas à la realpolitik. Tout le monde convient de dire que certes les élections étaient entachées d’irrégularités mais la Cour constitutionnelle a tranché et c’est Félix qui préside aux destinées du Grand Congo.

A la réunion de Lubumbashi, tous les observateurs attendent voir ce que sera la position principalement de Martin Fayulu par rapport à son combat de la vérité des urnes. Visiblement, le président de l’ECIDE sera contraint d’enterrer la hache de guerre contre le nouveau leadership national. Ce qui serait la meilleure voie pour mener une opposition républicaine comme Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba. Ça serait aussi la voie de la raison.

La RDC doit avancer. Les acteurs politiques, toutes tendances confondues, devraient aider à l’avancement du pays. Si Martin Fayulu n’opte pas pour cette voie, il risque de faire cavalier seul au sein de LAMUKA.

Le Potentiel

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