Heureux qui comme Fatshi rentabilise au maximum son tout premier tour de piste dans le Congo profond! Se sachant attendu – et même très attendu-, le nouveau Rais entend manifestement frapper les esprits.
A l’étape de Kisangani dans la Tshopo, il a notamment inauguré un pont…dans le cadre de ses 100 jours. Pas rien sur le plan de la symbolique. Et surtout du ressenti au niveau du « peuple », façon « à peine arrivé au pouvoir, déjà des réalisations ». Ce n’est pas tout. Le chef de l’Etat assure lui-même le « service après vente » en s’adressant au peuple sous la formule : « plus rien ne sera comme avant ». Exit les arrestations arbitraires, aux orties les tracasseries policières, fini le règne de l’impunité ; à bas les détournements des deniers publics, …Et bonjour le social tous azimuts avec en toile de fond, la requalification du salaire des fonctionnaires et du solde des militaires et policiers!
Dans la langue et le langage du Congolais lambda, le message est passé. Après tout, la politique, c’est parler aux gens. A l’évidence, Fatshi entend faire comprendre au Congo entier qu’il est l’homme de la rupture et du renouveau, connu à Limete sous le totem très années ya Tshitshi de « changement radical ».
Comme il n’ignore pas qu’avec l’avènement très prochain d’un gouvernement « hybride », les dividendes politiques des actions sociales seront revendiqués par tous, il a hâte de multiplier ses propres hauts faits. En clair, pour ne pas être dilué dans le collectif inhérent à la Coalition, le Président la joue suffisamment perso de manière à marquer les réalisations de son empreinte propre et indélébile.
L’enjeu politique voire politicien étant de se positionner comme l’homme par qui et surtout grâce à qui le new deal prend corps. Comme quoi, durant ce quinquennat assez iconoclaste, ce sera « chacun pour soi, la coalition pour tous « . Pas de quoi s’en formaliser. C’est cela aussi la politique. Une affaire de calculs.
José Nawej
Forum des As