Le Président congolais semble être au bout des « provocations » du Rwanda voisin. Alors que la République démocratique du Congo, son pays, fait face à la résurgence du mouvement terroriste du M23 – qui occupe présentement, et depuis plusieurs semaines, le village Bunagana (Nord-Kivu) –, Félix Tshisekedi dit ne pas écarter l’hypothèse d’aller en guerre contre le Rwanda, soutien naturel de rebelles. Dans une interview accordée à Financial Times, l’homologue congolais de Paul Kagame assure qu’il ne resterait pas les bras croisés alors que les milices armées liées à Kigali intensifient leurs attaques.

« Cette possibilité ne peut être exclue. Si la provocation du Rwanda continue, nous ne resterons pas assis sans rien faire. Nous ne sommes pas faibles », a confié Félix Tshisekedi qui insiste sur le fait que « le Rwanda combat en RDC sous le couvert du M23, qui a été vaincu en 2013. Sa dernière émergence est due aux Forces de défense rwandaises, qui se cachent derrière le M23. »

Accalmie sur terrain

Une accalmie s’observe depuis ce mardi 5 juillet dans la zone des combats, qui opposent l’armée loyaliste aux terroristes du M23 dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Le calme est revenu notamment vers Bikenke, Rwanguba et Ntamugenga, après de violents combats qui ont duré toute la journée de lundi.

Ces affrontements de Bikenke dans le groupement Kisigari ont encore une fois déclenché une vague de déplacement de la population vers Kanyaruchinya au nord de Goma. Des sources concordantes affirment pourtant que l’armée maintient ses positions notamment à Rumangabo et Rubare. Mais, les Forces armées de la RDC (FARDC) n’arrivent plus à communiquer sur la situation aux fronts. Tous les efforts pour joindre le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 Nord-Kivu, pour avoir sa version des faits, n’ont pas abouti.

Dernière occasion de faire la paix ?

Le Président séjourne depuis la soirée de mardi 5 juillet à Luanda, capitale angolaise. Objectif : participer, ce mercredi 6 juillet, au sommet tripartite avec le Président João Lourenço d’Angola et le Président Kagame du Rwanda. Un premier face-à-face entre les deux Chefs d’États, Félix Tshisekedi et Paul Kagame autour de Lourenço, désigné médiateur par l’Union africaine dans la guerre à l’Est de la RDC.

À son arrivée, le Président congolais s’est rendu au palais présidentiel angolais pour un premier entretien avec son homologue Joao Lourenço. Rien n’a filtré sur le contenu de cette première rencontre avant le sommet de mercredi.

Kinshasa accuse Kigali d’appuyer les terroristes du M23 qui ont occupé certaines localités dans la partie Est de la RDC, dont la cité de Bunagana. Le M23 (Mouvement du 23 mars), est une ancienne rébellion qui, défaite en 2013, a repris les armes en fin d’année dernière. Des accusations rejetées par le pouvoir de Kigali.

Déjà, le communiqué de la présidence angolaise, publié le 1er juin dernier, qui annonçait ce voyage, précisait que ce sommet devrait permettre de « s’occuper de tous les aspects qui peuvent contribuer, de manière cohérente, à promouvoir l’apaisement de la tension qui règne actuellement à la frontière entre le Rwanda et la RDC, et contribuer ainsi au renforcement de la paix dans la sous-région ».

Stéphie MUKINZI M
Politico

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