C’est une vulnérabilité grandissante qui est observée à Goma après l’éruption du volcan Nyiragongo, samedi 22 mai. La peur et l’inquiétude caractérisent la population à cause de nombreuses et fortes secousses telluriques. Au moins 119 tremblements de terre ont été enregistrés pour la seule journée de lundi 25 mai, selon l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG). D’autres mouvements sismiques ont secoué la ville, mardi, avec comme conséquence l’écroulement des immeubles, faisant des blessés. Le gouvernement de la République réitère sa recommandation ferme à la population, celle de faire preuve de vigilance et de rester à l’écoute des autorités locales. Comme pour dire : une vigilance tous azimuts s’impose parce que Goma est sauvée de la coulée des laves, mais la ville vit encore la suite des cauchemars d’une éruption qui a surpris tout le monde. La priorité demeure la poursuite de la surveillance du volcan, l’évaluation de la situation dans les voies d’évacuation vers les zones d’évacuation, l’évaluation de la situation humanitaire, le maintien de l’ordre et de la sécurité par la Police nationale et les FARDC.
Goma compte des blessés à la suite de l’écroulement des immeubles suite au séisme qui se poursuit dans la ville et à Nyiragongo après l’éruption volcanique samedi dernier. Ces mouvements sismiques qui ne faiblissent pas, inquiètent davantage. Des fissures larges de quelques dizaines de centimètre sont apparues dans la ville, alimentant ainsi la psychose d’une nouvelle éruption du volcan.
Des témoins sur place rapportent que trois immeubles se sont effondrés au quartier Katindo, sur l’avenue de la frontière, dans la commune de Goma. Avec ces mouvements sismiques permanents, les autorités provinciales ne cessent d’inviter la population habitant la « zone rouge » de ne pas regagner leurs maisons et de respecter scrupuleusement les instructions du Plan d’évacuation.
Sur le terrain à Goma, c’est depuis lundi 24 mai que la délégation gouvernementale y séjourne dans le cadre d’une mission de solidarité et d’évaluation de la situation en vue d’une riposte humanitaire, sanitaire et sécuritaire adaptée, conformément aux instructions du président de la République, Félix Tshisekedi.
Pour se rendre compte de l’ampleur de dégâts et de la situation sur le terrain, la délégation gouvernementale conduite par le gouverneur militaire, Constant Ndima, a visité la route reliant Goma à Kibati endommagée à la suite de la coulée de laves. C’est un tronçon d’environ 1 700 mètres de cette route d’intérêt économique qui est couvert de lave, empêchant la circulation des personnes et des biens. C’est depuis hier mardi qu’ont débuté les travaux visant le rétablissement de la fluidité du trafic.
Urgence d’un plan de contingence
La visite des membres du gouvernement de l’Union sacrée de la nation (USN) s’est poursuivie au siège de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) où le ministre de la Recherche scientifique a eu un entretien avec les agents et cadres. Et même si l’éruption, samedi soir, du volcan Nyiragongo a pris tout le monde de court, les faits tels qu’ils se présentent nécessitent une politique adaptée des gouvernements central et provincial de la RDC dans la gestion des risques. Pour le cas de Goma, en actualité, il y a obligation d’avoir un plan de contingence à jour.
Et pour faire complet, les autorités nationales tout comme provinciales devraient dorénavant agir de manière préventive via les informations et les sensibilisations de la population sur le type de comportement à tenir en cas d’éruption volcanique. C’est ici que le rôle de l’OVG qui est censé suivre le comportement des volcans Nyiragongo et Nyiramuragira, tous les deux actifs, doit être renforcé. On pourrait établir, par exemple, plusieurs stations pour prévoir une éruption suffisamment à l’avance et permettre ainsi au plan d’évacuation d’être mis en route.
Dans la foulée, apprend-on, les travaux de réhabilitation des lignes électriques (moyenne et haute tensions) ont démarré après d’énormes pertes sur les réseaux. D’ici 15 jours, Goma sera ainsi alimenté en courant électrique à partir de Matebe.
Pitshou Mulumba
Le Potentiel