« Notre maladie de partage du pouvoir nous rattrape à chaque fois et nous empêche de voir la réalité », estime Delly Sessanga, invité du Magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO FM
Le député national et président du parti politique Envol affirme que « beaucoup d’entre nous doivent guérir de cette maladie. Je suis écœuré de voir aujourd’hui que la quête de la fonction ministérielle prend les pas sur tout. Et ça, c’est dommage ».
Il rassure, en ce qui le concerne que « je suis dans mon rôle de gendarme de la réforme. Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu’être député ne sert à rien. Je vais m’investir dans les initiatives que nous prises à l’Assemblée nationale où je serai ».
De toute façon, « quel que soit le dosage que vous pouvez faire, vous n’arriverez pas à satisfaire les appétits des uns et des autres. Il y a 500 députés, nous avons souhaité un gouvernement de 35, il y en aura 40 ou 50 personnes. Il ne faut pas prendre le pays en otage par rapport à ce problème ».
Delly Sessanga rappelle que « l’Union sacrée a été mise en place pour résoudre une crise qui existait au sein de la majorité et un pays qui était bloqué ».
Pour y arriver, « nous avons recherché une majorité capable d’enclencher la mécanique des réformes, en mettant en place l’Union sacrée. On n’a pas voulu mettre en place une union juste assurer le partage des responsabilités. Malgré, tout ce partage il faut se dire qu’il y a un pays à réformer. Il y a des sujets des préoccupations majeures qui devraient habiter les politiques. L’idée de l’Union sacrée était d’aller au-delà de ces clivages et ces intérêts ».
Membre du G13, groupe des personnalités tant politiques que de la société civile qui militent pour les réformes, il révèle que « le partage du pouvoir n’a pas objet de notre feuille de route »
Gendarme des réformes
« Ne pas faire des réformes avant la désignation des membres de la CENI, c’est emprunter le même chemin ayant conduit à la défenestration du bureau Mabunda », alerte-t-il.
Au président de l’Assemblée nationale qui a appelé à la mise en place rapide de nouveaux animateurs de la CENI, il prévient : « mettre en place les membres de la CENI, ce n’est pas accélérer le processus qui peut même empirer, comme c’était le cas avec la désignation de Ronsard Malonda ».
Il rappelle qu’il y a « trois propositions de lois qui existent et qu’il faut mettre sur la table : il y a la proposition Lutundula qui est là depuis deux ans, il y a le rapport de la CENI qu’il faut examiner et il y a aussi la loi électorale que nous avons conçue dans le cadre du G13 ».
Parmi les réformes envisagées, « nous souhaitons changer, dans la nouvelle loi électorale, le mode de scrutin, l’abandon du seuil, l’organisation légale du vote électronique, la traçabilité des résultats, révision à la baisse de la caution et changement du mode des élections des gouverneurs ».
Il ne faux pas « personnaliser ces réformes. Dans un régime, on doit avoir des inéligibilités temporaires et les inéligibilités définitives. On ne fait pas cette loi pour Jean-Pierre Bemba ».
Auteur d’une pétition portée par son parti Envol pour la révision de la Constitution, il souhaite l’irrévocabilité de la nationalité Congolaise et la restauration de deux tours à l’élection présidentielle pour renforcer la fonction présidentielle, rationaliser le mode d’entrée au gouvernement.
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