L’Inspecteur général des Finances, Jules Alingete Key, était, samedi 23 octobre, l’invité du Briefing qu’organise le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, pour parler à la presse des « missions et actions » de l’IGF.

Lors de cet exercice de rédevabilité, institué par le ministre Muyaya pour tenir la population pleinement informée, Jules Alingete fait savoir que la mission de l’Inspection générale des Finances (IGF) consiste à veiller à la bonne exécution des lois et réglementations en matière des finances publiques. A l’occasion, il affirme que l’IGF est placé sous l’autorité directe du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo depuis le 12 décembre 2019.

« C’est tout simplement parce que le législateur de ce moment-là avait trouvé qu’il était important de donner à l’Inspection générale des Finances une grande autonomie dans ses actions, il fallait la placer sous l’autorité directe du Chef de l’Etat, pour permettre que le contrôle se fasse à un plus haut niveau« , explique Jules Alingete, indiquant que longtemps mise en veilleuse, l’IGF sera réactivée en 2019 à l’avènement au pouvoir de Fatshi.

A en croire Jules Alingete, l’Inspection générale des finances s’est ainsi recentrée à participer activement à la transparence dans la gestion publique avec comme élément clé, le contrôle.

« L’IGF a privilégié un contrôle concomitant, celui qui se fait au moment même que les actes de gestion sont posés. Une façon pour mettre à mal les antivaleurs dans la gestion des finances publiques notamment la corruption, les détournements et autres malversations financières« , a-t-il expliqué.

Le contrôle, pilier de la bonne gouvernance

« La bonne gouvernance a donc comme pilier le contrôle. On ne peut pas parler de la bonne gouvernance lorsqu’on paralyse le contrôle… Le Président de la République dans sa vision de mettre fin à l’impunité et de lutter efficacement contre la corruption et les malversations dans les finances publiques, a réactivé l’IGF« , a déclaré Jules Alingete Key.

L’Inspecteur général des finances a indiqué, par ailleurs, que pour mener à bien sa mission, l’IGF a associé la population et les ONGs qui ont joué un rôle important.

Saluant les résultats accomplis jusque-là, Jules Alingeti a affirmé que les finances publiques se trouvaient dans un bon état sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.

C’est lorsqu’un journaliste lui reproche son silence face à des dépassements budgétaires récurrents à la Présidence de la République que Jules Alingete explique à l’auditoire que « le dépassement budgétaire n’est ni un acte de détournement, ni un acte de mauvaise gestion. »

« Je voudrais que les gens retiennent une fois pour toute que le dépassement budgétaire n’est ni un acte de détournement ni un acte de mauvaise gestion. On déforme, on est en train de faire circuler des choses qui ne sont pas correctes en finances publiques. Le dépassement budgétaire c’est au fait le constat d’un service qui a des crédits budgétaires de X montant mais à l’exécution il se retrouve avec X+ mais comment on y arrive ? Le fait qu’on a X+ ne signifie pas détournement, ça ne signifie pas non plus mauvaise gestion… «

A la question de savoir comment les services publics arrivent au dépassement budgétaire, Jules Alingete s’explique en ces termes : « la loi prévoit que toutes les dépenses doivent passer par le circuit qu’est le gestionnaire qui engage les dépenses pour permettre au ministère du Budget de faire la liquidation. Cette dernière consiste à vérifier si la demande est faite à un crédit disponible. Une fois autorisée, le ministère des Finances paie. Donc le dépassement budgétaire arrive lorsqu’il y a des paiements d’urgences« , a-t-il souligné.

Jules Alingete Key précise qu’après chaque dépassement les missions de contrôle constatent réellement que les fonds sortis du Trésor public ont été réellement affectés pour des causes qui sont justes.

« Nous vérifions cela. Là où il y a des dépassements vous pouvez vérifier et vous allez voir qu’il y a eu dépassement, mais avec ce dépassement qu’est-ce qu’on en a fait ? On a financé tel programme, on a fait telle histoire et vous vérifiez, tout est en ordre, il ne faudrait pas qu’on puisse faire croire aux gens que le dépassement est un détournement ou le dépassement c’est une faute de gestions, faux ! Un budget parfois quand vous allez terminer le budget, vous pouvez avoir exécuté à 100% ou vous pouvez avoir exécuté à moins de 100, il y a des rubriques aussi qu’on exécute au-delà, c’est ça le dépassement et parfois ces dépassement sont nécessaires, sont exigés par les impératifs que les dépenses ont exigé que ça puisse se faire « , a souligné Jules Alingete Key.

A titre illustratif, selon le dernier rapport du mois de septembre 2021 sur l’exécution des dépenses publiques, le ministère du Budget a indiqué qu’en 9 mois, les dépenses de la présidence de la République se sont évaluées à 507,5 milliards de dollars soit plus de 255,2 millions de dollars américains.

Le même document renseigne qu’au cours de cette période, les prévisions budgétaires pour les dépenses de la présidence de la République ont été fixées à 239,7 milliards de CDF soit un montant équivalent à 120,5 millions de dollars américains.

Suivant les données en présence, le taux d’exécution budgétaire des dépenses de la présidence de la République pour cette période est donc évalué à 211,6%. Ce qui représente un dépassement budgétaire au cours de cette période de 111,6 % du montant total prévu.

Didier KEBONGO
Forum des as

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