A environ trois semaines de la fin de l’année, les esprits sont suspendus à l’adresse du chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à l’issue de la série de consultations qu’il a personnellement présidée, depuis le 2 novembre 2020. Ils sont très nombreux ceux qui, logiquement, espèrent un grand chambardement dans le paysage politique actuel.
Certains, dans ce jeu de cache-cache, du côté des leaders du CACH ou de l’Udps, n’écartent aucune hypothèse à appliquer, pour peu qu’elle permette au président de la République de se donner la posture qu’il faut, pour finir son mandat et exercer, comme il se doit, ses prérogatives constitutionnelles.
D’autres, par contre, du côté du FCC, pensent, plutôt, que le sens de responsabilité devrait le déterminer à n’énerver ni un certain nombre de dispositions verrouillées de la Constitution, ni les principaux axes de l’Accord à l’origine de la coalition signé, le 29 juillet 2019 à Fleuve Congo Hôtel.
Et, entre les deux positions extrêmes, des voix plus ou moins modérées en appellent au rapprochement, au dialogue direct et à la paix des braves. Donc, le Président de la République, après la fin de la compilation des avis et suggestions issus des consultations, devra, seul devant sa conscience, lever toutes les options, tout en veillant à ne pas laisser la RD Congo progresser vers un grand saut dans le vide.
Donc, tout en usant de ses prérogatives, il a, en même temps, la pleine responsabilité de la gouvernance du pays jusqu’à la fin de son actuel mandat en 2023. Ainsi, aurait-il besoin de la paix et de la stabilité pour arrondir tous les angles. De plus en plus, entre l’idée de « la rupture du duo et le début du duel », quelques médiations internes et externes auraient déclenché une autre forme des concertations pour pousser l’actuel Chef de l’Etat et son prédécesseur, Joseph Kabila, à cliquer sur le clavier de la tempérance…Mais sur quelles matières et pour combien de temps ? Car, « le peuple d’abord » brûle qui déjà d’impatience, a besoin d’être fixé sur le nouvel horizon vers lequel les dirigeants actuels ces deux autorités morales veulent bien orienter la RD. Congo.
« salut du peuple est la loi suprême »
Discours clair. Ton ferme. Vision rivée sur les réformes profondes. Aspirations légitimes du peuple congolais prises en compte. Félix Tshisekedi, actuel président de la République, avait pris, le 23 octobre 2020, une nouvelle orientation. Conscient que le « salut du peuple est la loi suprême », il avait décidé d’entamer, dès la semaine qui suivait, une série de contacts visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, afin de recueillir leurs opinions, à l’effet de créer une union sacrée de la Nation.
L’objectif visait, dans cette démarche somme toute surprenante pour ses alliés du FCC, était, semble-t-il, pour le Chef de l’Etat, en tant que représentant de la Nation et symbole de l’unité nationale, de retrouver sa casquette d’arbitre et de garant, en vertu de l’article 69 de la Constitution.
A ce titre, il faut lui reconnaître, normalement, le pouvoir d’assurer : « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat ».
C’est donc dans cette perspective-là, qu’il avait réitéré l’engagement de ne jamais faillir à cette mission sacrée, ni jamais trahir le Congo, tel qu’il l’avait pris, le 24 janvier 2019, lors de la prestation de serment.
Bien plus, il avait rappelé, dans ce même discours d’annonce de consultations, qu’il ne laisserait aucun engagement politique de quelle que nature que ce soit primer sur « ses prérogatives constitutionnelles, ni sur l’intérêt supérieur du peuple congolais ».
Paix et unité : le vrai engagement…
« Je ne transigerais avec les intérêts supérieurs de la Nation. Je ne céderai jamais la moindre portion de notre souveraineté nationale. Je ne ménagerai aucun effort pour préserver la paix et l’unité nationale », avait-il insisté et ajouté.
Un discours de six à sept minutes qui aura tenté d’arrêter, momentanément, la marche du fonctionnement régulier du gouvernement et même, atomisé le climat politique au sein de la coalition FCC-CACH.
Le Potentiel