Goma l’attendait de pied ferme. Que va-t-il dire de différent que nous n’avons pas encore entendu de la bouche des politiciens. Vital Kamerhe, très conscient de l’état d’esprit des Gomatraciens, n’a pas voulu arborer sa casquette d’acteur politique. En pacificateur, VK a sensibilisé les Congolais de toutes les tendances à s’impliquer aux efforts de paix.

Goma a vécu un retour triomphal du fils du terroir. Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) n’a rien perdu de sa flamme. Aux couleurs de son parti (rouge-blanc), en présence de Billy Kambale, Baudouin Mayo, Hamida Shatur Kamerhe (sa tendre épouse) et de plusieurs députés originaires du grand Kivu, Vital Kamerhe a salué cette mobilisation qui l’a porté en triomphe de l’aéroport de Goma jusqu’au stade Afia, préparé pour le meeting du jour. “J’ai prévenu que tout au long de mon périple dans la partie Est du pays, je ne ferai pas de politique et je ne dirai aucun mot qui a trait à la politique”, a-t-il indiqué en entame de son speach. Kamerhe est allé compatir avec les siens face aux douleurs profondes qui les affectent depuis des années. “Je ne peux pas faire la politique au moment où des larmes coulent abondamment sur les fronts de mes concitoyens, au moment où le sang de mes frères coule chaque jour, non. Je viens ici pour vous dire d’abord merci”, a-t-il introduit son meeting.

Nous terminerons cette guerre

D’une détermination inébranlable et d’un moral d’acier, VK a rassuré les Congolais de Goma qu’il vient expressément compatir avec eux. “Je suis là pour vous assurer que nous terminerons cette guerre. Même s’il ne restait qu’une seule personne à vivre, les populations du Nord-Kivu, de l’Ituri, du Sud-Kivu, du Maniema et du Nord-Katanga, personne ne dira qu’il restera là éternellement, c’est faux. Voilà pourquoi j’avais dit que le retour de la paix et la fin de la guerre dépendent avant tout de nous-mêmes“, a-t-il indiqué. Applaudissements. L’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi compte sur l’unité de toutes les communautés du grand Kivu. C’est la raison qui a milité pour les consultations qu’il a engagées depuis Kinshasa avec toutes les notabilités des provinces du Grand Kivu afin de les écouter et requérir leurs avis et considérations. “Si nous-mêmes, sommes divisés, nous ne nous entendons pas, le diable va en profiter. Raison pour laquelle j’ai beaucoup aimé les propos de l’honorable Hubert Furuguta qui nous a assuré que toutes les communautés de la province sont ici représentées”, s’est-il félicité. Kamerhe est conscient du rôle de Dieu, le créateur dans la résolution de tout problème. De la même manière qu’il a pu bénéficier d’un aquittement judiciaire après avoir été faussement inculpé, Vital Kamerhe attache beaucoup d’importance aux leaders des communautés ethniques du Nord-Kivu dans la résolution de la crise. “Comme vous l’avez vu dans les images, j’ai échangé avec des grands notables du Grand Kivu basés à Kinshasa. Les Tutsi, les Hutus, les Nandes, les Nyanga, les Hundes, les Rega, les Bashi, les Havu etc. Tous m’ont suggéré de contribuer à décanter cette cette crise“, a-t-il rappelé.

M23, des solutions sont possibles

Vital Kamerhe a rappelé à l’attention de toute la population rassemblée au stade Afia que l’expérience de la gestion des conflits armés dans le Grand Kivu démontre qu’il est toujours possible de parvenir à une solution. “Dans les années précédentes, nous avons connu des situations plus complexes que celle d’aujourd’hui et nous les avons decantées. J’étais personnellement venu ici avec feu monsieur l’Abbé Malumalu et Norbert Katintima. Nous avions réuni, outre le CNDP, tous nos compatriotes Maï-Maï. Nous avions convié toutes les sensibilités sociopolitiques et religieuses du grand Kivu aux échanges. Cela permit l’organisation des élections en 2011“, a-t-il rappelé. Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par apparaître, a ajouté l’ex-dircab du chef. “Il y a la souffrance partout au Congo, mais celle du Nord-Kivu et de l’Ituri dépasse tout entendement”, s’est préoccupé l’ancien speaker de l’Assemblée nationale, tout en invitant les Congolais à l’unisson et à bannir tout comportement qui pousserait à la division.

Kamerhe charge l’ONU et exige une solution d’autorité contre le M23

Sur un ton ferme, Vital Kamerhe a exigé aux Nations unies, qui vont se réunir bientôt en Assemblée générale à New-York, d’établir un agenda de délai assez bref à la Monusco pour en finir avec les terroristes du M23. “Il y a la misère partout au Congo, mais celle du Nord-Kivu et de l’Ituri est extrême”, a-t-il relancé. Vital Kamerhe a dénoncé le faible rendement des casques bleus de l’ONU en RDC. Le meilleur élu aux législatives nationales de 2018 a jugé inadmissible la recrudescence des massacres perpétrés par les rebelles du M23 dans cette partie du pays. “Nous comprenons la colère des enfants du Kivu. Comment sur 1000 mètres, après avoir parcouru 900 mètres, la Monusco est incapable d’en finir avec les 100 mètres restants ?”, s’est fortement inquiété le leader de l’UNC. Et, comme le M23 se comporte en une armée conventionnelle, la première solution pour le Pacificateur jusqu’au bout “est de demander au conseil de sécurité de l’ONU, de définir un nouveau mandat pour la Monusco afin d’en finir une fois pour toute avec le M23″.

Jeanric Umande
Ouragan

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici