« N’en déplaise aux incitateurs de haine et de divisions, la princesse Inamizi a décrit avec courage, des faits et réalités qui sont les nôtres », réplique le porte-parole de Ensemble pour la République.

« Très chers amis, chères amies. En écoutant et réécoutant avec attention les propos de la princesse Dominique Munongo Inamizi, élue de Lubudi, je relève qu’elle a décrit et identifié des pratiques, habitudes et traditions qui sont spécifiques à la culture kasaïenne et étrangère à la culture katangaise. Elle n’a donc fait que relever un fait évident », a posté Olivier Kamitatu sur son compte twitter jeudi 7 avril.

« Il existe certains modèles de comportements propres à un groupe ethnique et l’inexistence de ces mêmes modèles de comportements dans un groupe ethnique« , fait remarquer de prime abord, le porte-parole de Ensemble pour la République dans son message aux allures d’une note de plaidoirie.

A priori, d’aucuns diraient qu’Olivier Kamitatu ne peut que se faire l’avocat d’un des membres de la formation politique de Moïse Katumbi. En l’occurrence, la princesse Dominique Munongo, députée nationale élue de Lubudi.

Evidemment, la perception des propos incriminés dépend du bord politique de l’auditeur ou même de l’analyste. En substance, on reproche à la députée des propos ségrégationnistes et tribalistes qui visent un groupe ethnique. En l’espèce, les originaires de l’espace Grand Kasaï. D’où, la colère de tous ceux qui se sont sentis indignés par le discours incriminé.

Prudence

Cependant, au-delà de l’emportement collectif des personnes qui se déclarent frustrées, Olivier Kamitatu estime que la fièvre n’est pas dans le thermomètre. Selon lui, la princesse n’a rien extrapolé ni inventé. Bien au contraire, elle peint sans la moindre caricature, les faits de société tels qu’ils sont vécus et même expérimentés dans la communauté plurielle rd congolaise.

« Lorsque deux groupes sont appelés à cohabiter ou coexister même de manière temporaire, les différents modèles de comportements doivent être considérés avec beaucoup d’attention afin, justement, de faciliter l’intégration au sein de la communauté d’accueil et d’éviter l’incompréhension, l’installation de la méfiance, l’hostilité et, finalement, la division fondée sur des bases tribales« , explique l’ancien président de l’Assemblée nationale du Parlement de transition (2003-2006).

« PROMOUVOIR LA CAMPAGNE ANTI-KATUMBI »

Que des personnes se déclarent lésées par les propos de la princesse Dominique Munongo, au point de s’engager dans une sorte de campagne de diffamation contre celle-ci. Interpellé, le porte-parole du parti Ensemble pour la République y va de son analyse.

« Il est regrettable que des ultras interprètent de façon mensongère et outrancière les propos de l’honorable Munongo. Cette campagne de dénigrement vise à manipuler l’opinion publique. Ils détruisent la paix sociale. A ce stade, défendre la vérité ne suffit plus. Il faut également vaincre le mensonge. Répandre des contrevérités dans le but de semer la discorde et la division, cela s’appelle de la désinformation« , renchérit Olivier Kamitatu.

Au demeurant, il reste persuadé que le but ultime de cette manipulation de l’opinion est, tout simplement, de promouvoir la propagande anti-Katumbi. Car, souligne-t-il, « la construction de ce narratif trompeur n’a qu’un seul but : lui nuire« .

Sortir un texte de son contexte, on tombe sans doute dans de prétextes. Nombreux sont des analystes non engagés qui lient cette campagne contre Moïse Katumbi, si elle en est une, à l’environnement politique actuel où le pays se prépare à de nouvelles élections générales, constitutionnellement prévues pour l’année 2023.

Revenant sur le discours de la princesse Dominique Munongo, Olivier Katumbi dit ne rien trouver qui soit de nature à heurter les sensibilités d’un groupe ethnique. « Dans son propos, la princesse Dominique Munongo Inamizi n’a fait que décrire la réalité et exprimer son souhait de voir les deux communautés -kasaïenne et katangaise- vivre en paix en diffusant un message éducationnel sur comment vivre ensemble, quand on est différent« , rappelle Olivier Kamitatu.

Et de conclure: « Ce sentiment de vivre ensemble, c’est d’abord en reconnaissant nos différences. Et, c’est ça la définition du mot accepter et non celle du mot rejeter« . Tout bien considéré, l’exode massif et le tribalisme ne sont ni une fiction ni une invention de la députée princesse Dominique Munongo.

Grevisse KABREL
Forum des as

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