La réaction de Jean-Claude Katende sur les propos de Lambert Mende au sujet de la mobilisation des parlementaires pour accueillir le chef de l’État, ne s’est pas faite attendre.
L’activiste dénonce le gaspillage de l’argent de l’Etat à cause d’une initiative privée. Le président national de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) n’a pas digéré le fait que l’ancien ministre de la Communication et médias sous Kabila, aujourd’hui proche de Tshisekedi, puisse ne pas se rendre compte que l’argent du contribuable congolais a été utilisé pour l’accueil du président de la République, leader de l’Union sacrée de la nation.
Répondant à la polémique sur l’opportunité de mobiliser les députés, sénateurs et d’autres personnalités membres de l’Union sacrée de la nation sur l’accueil du chef de l’Etat revenu d’une tournée en Europe et au Moyen-orient, le président de la CCU a questionné si en démocratie, ils (Ndlr membres de l’Union sacrée) devaient demander l’autorisation à quelqu’un avant d’aller accueillir leur chef de file.
En réaction, Jean-Claude Katende a expliqué pourquoi cette initiative de l’Union sacrée fâche au point de créer un tollé. « Mr Mende oublie que leur initiative a fait engager des dépenses au trésor public : le nombre des policiers et militaires déployés, c’est une dépense. Est-ce Mr Mende qui a payé ? Voilà pourquoi ça nous intéresse, l’argent de l’Etat est gaspillé à cause d’une initiative privée », a-t-il rétorqué sur Twitter.
Sans mâcher les mots, Jean-Claude Katende note un grand recul démocratique en ce sens que le principe de la séparation des pouvoirs a été foulé aux pieds en embarquant les parlementaires dans une affaire qui ne pouvait, à la limite, concerner que l’exécutif.
« Même les parlementaires ont fermé le Palais du peuple pour aller accueillir le président de la République. Je pouvais comprendre si c’était les ministres. Quittez le mobutisme ! », s’est-il exclamé.
Bien avant la déclaration de Mende, le défenseur des droits de l’homme dénonçait le retour aux pratiques déplorées lors de la deuxième République.
« Les politiciens qui défendent tous les pouvoirs de Mobutu jusqu’à ce jour sont un grand danger pour notre démocratie. Ils changent de langage au jour le jour en fonction des pouvoirs et des intérêts. Là où ils ont dit hier, c’était noir, aujourd’hui, ils disent que c’est blanc », a-t-il condamné, avant de renchérir : « Nous ne voulons plus de Mobutu bis. Nous ne voulons plus du MPR bis. Nous voulons un président de la République humain, simple, respecté par tous et qui travaille uniquement pour l’intérêt du Congo et du peuple congolais. Ceux qui condamnaient les tambourinaires de l’administration du président Kabila sont devenus aussi les tambourinaires de l’administration du président Tshisekedi. Comme quoi, c’est pas facile de résister aux tambours ».
Au demeurant, le président de l’Asadho a demandé à l’IGF de jeter un coup d’oeil sur ce qui s’est passé hier avec l’argent de l’Etat sorti pour un fait privé.
Charles masudi
Ouragan