C’est un raz-de-marée que Moïse Katumbi a réalisé hier lundi 20 décembre dans la ville de Kisangani, capitale de la province de la Tshopo. Attendu dès l’aube, initiateur et président et d’Ensemble pour la République a drainé des foules sur son parcours. Des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de Boyomais se sont brassés sur la trajectoire de l’ancien gouverneur du Katanga, venu lancer les activités de son parti dans cette ville martyr.
De blanc vêtu, comme à l’accoutumée lors de ses descentes publiques dans les principales villes du pays, Moïse Katumbi Chapwe a été fier de la forte mobilisation de ses compatriotes à Kisangani. Lorsqu’on le voit poser ses pieds sur le sol de la capitale de la Tshopo, ses admirateurs et sympathisants, sont bien aux anges.
« A environs 7 kms de la place de la Poste où l’attend une foule dense, le chairman et la délégation qui l’accompagne sont contraints de marcher jusqu’au lieu du meeting, ovationnés par des Boyomais en liesse« , commente un journaliste présent sur le lieu.
« Nous sommes là pas pour accepter des bêtises »
Une fois sur le podium à la place de la Poste, Moïse Katumbi se décide à lever le suspense sur son maintien à l’Union sacrée. A la question d’un étudiant de l’Université de Kisangani qui lui demande des éclaircissements sur son appartenance à ce courant initié par Félix Tshisekedi, le « Chairman » lâche : « Nous sommes là pour faire avancer le pays, mais pas pour accepter des bêtises« .
« Le président de la République nous avait demandé de venir pour le développement du pays. Et quand on était en consultation, nous nous étions convenus de faire avancer le pays« , argumente-t-il.
Visiblement dépité par l’évolution de la politique en République démocratique du Congo, cet ancien député de l’ex-Katanga a tenu à préciser à l’égard de ses détracteurs : « Je ne suis pas entré en politique pour l’argent. Mon problème, c’est que le peuple soit bien. Nous avons besoin que le peuple congolais se retrouve », a-t-il soutenu devant la foule, renseignent nos confrères d’Ouragan.cd.
« Je voulais appeler ma femme, « Ram » a coupé mes crédits »
Tout le long de son meeting, Moïse Katumbi a décrié la gestion du pays, exacerbé par l’instauration de la Taxe du Registre des Appareils Mobiles (RAM). « Ce sont, dit-il, ces types d’initiatives qui rendent la situation socio-économique très difficile à la population… Je voulais appeler ma femme au téléphone quand je venais, « Ram » a coupé mes crédits… Je demande, dès lors, au chef de l’État et au Premier ministre de supprimer cette taxe« .
Le numéro un d’Ensemble pour la République a profité de l’occasion pour tester, à nouveau, sa popularité devant les Boyomais en leur demandant de coter sa gestion aux commandes de l’ex-province du Katanga. De quatre coins de l’assistance, des voix anonymes lui attribuaient la note « Excellence« .
Emu, Moïse Katumbi a déploré le fait de voir un étudiant se promener avec des chaussures trouées. D’après lui, c’est la preuve que le pays doit changer de direction. Il estime à cet effet que les dirigeants doivent travailler pour le peuple et non contre le peuple. De l’avis du « Chairman », le nouveau Congo se veut une patrie où tous les citoyens seront égaux devant la loi. Ils pourront jouir de mêmes chances et bénéficier de leurs richesses selon la justice distributive, promet-il.
Comblé après avoir communié et échangé avec la population de Kisangani durant la journée d’hier, Moïse Katumbi met déjà le curseur sur le scrutin de 2023. Il compte, pour ce faire, sur les Boyomais qu’il remercie pour lui avoir apporté le soutien lorsqu’il était en exil.
« Le Congo a besoin des dirigeants honnêtes »
Paraphrasant Nelson Mandela qui déclarait qu’« aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès « , l’ancien chef de l’Exécutif de l’ex-Katanga convie la population du chef-lieu de la Tshopo à le suivre dans sa formation politique pour pouvoir gagner ensemble. « Rejoignez Ensemble, votre parti. Nous allons gagner ensemble, bouger les lignes, changer les choses. Kisangani mérite mieux « , a-t-il clamé, convaincu que « le Congo a besoin des dirigeants honnêtes ».
« Merci aux Boyomais pour leur extraordinaire accueil ! Ma gratitude aux centaines de milliers des compatriotes qui ont sacrifié une journée de la semaine pour venir à la place de la Poste m’écouter et soutenir Ensemble pour la République. Ma dette envers eux est grande« , a gravé Moïse Katumbi sur son compte twitter au terme de son meeting.
Yves KALIKAT
Forum des as