Le gouvernement de Kinshasa a affirmé jeudi que le président rwandais Paul Kagame n’avait pas de leçon à donner en termes de démocratie, après qu’il eut accusé son homologue congolais Félix Tshisekedi d’exploiter les violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour retarder les élections.
« Je pense que le président Kagame n’a pas de qualité pour faire un quelconque commentaire sur ce qui concerne les élections », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya Katembwe, devant la presse, en rappelant notamment que par le biais d’un référendum constitutionnel organisé en 2015, M. Kagame s’était « assuré de rester au pouvoir jusqu’en 2034 ».
« Est-ce que la liberté d’expression existe au Rwanda? », s’est-il interrogé. « Est-ce qu’une liberté de manifestation existe au Rwanda? Non« , a-t-il ajouté, avant d’enfoncer le clou: « il vaut mieux d’abord qu’il regarde chez lui (…) si lui il est en mesure de supporter une quelconque opposition à sa pensée unique ».
« Pour tout ce qui concerne la démocratie, mondialement il est le dernier sur la liste », a ajouté M. Muyaya, qui est également ministre de la Communication et des Médias.
Dans un discours à la nation, M. Kagame a déclaré mercredi que le problème pourrait être réglé si la RDC, où une présidentielle doit avoir lieu fin 2023, n’essayait pas « de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu ».
Selon M. Muyaya, « l’ambition » de M. Kagame est « de déstabiliser politiquement » M. Tshisekedi « pour qu’il ne soit pas réélu », afin d’avoir au pouvoir à Kinshasa quelqu’un qui lui permettra « de continuer sa politique de pillage » de l’est de la République démocratique du Congo, riche en minerais de toutes sortes.
Une trêve a tenu durant cinq jours entre l’armée congolaise et le M23, mais des combats à l’arme lourde ont repris jeudi, et Kinshasa a accusé les rebelles d’avoir massacré 50 civils mardi dans un village du Nord-Kivu.
La libre Afrique