Tout part d’une affaire de s.xe qui a souillé les autorités provinciales du Kongo Central et qui met à nu le dysfonctionnement du gouvernement central. L’affaire du gouverneur Atou Matubuana et son adjoint non seulement laisse le pouvoir au Kongo Central en ébullition aujourd’hui mais aussi démontre que le gouvernement ne fonctionnement pas normalement.

A moins de deux mois d’exercice, le gouvernement que dirige le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba étale ses premiers dysfonctionnements dans la gestion des affaires de la République. Le dossier du gouverneur du Kongo Central « déchu », Atou Matubuana Nkuluki, et son vice, Justin Luemba Makoso, est un cas patent qui montre que le gouvernement central ne fonctionne pas normalement.

Pour preuve ? Le vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, Gilbert Kankonde, s’est permis de réhabiliter les deux autorités de l’exécutif provincial sans requérir l’avis du chef du gouvernement. Cet agissement d’un vice-Premier ministre lui vaut aujourd’hui de s’expliquer devant Premier ministre qui voit son autorité « bafouée ».

«Cet acte dans votre chef (Ndlr : Gilbert Kankonde) bafoue l’autorité du Premier ministre, nuit à l’unité et à la cohésion gouvernementale et énerve, de surcroît, l’ordonnance 17/24 du 10 juillet 2017 portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités de col
laboration entre le président de la République et le gouvernement, ainsi qu’entre les membres du gouvernement. Au terme de cette ordonnance, la cohérence de l’action du gouvernement est assurée par le Premier ministre, il trace les orientations à suivre avec les autres membres du gouvernement, exerce l’arbitrage entre eux, surveille et coordonne leurs initiatives», dit le Premier ministre dans sa lettre de demande d’explication adressée le jeudi 5 décembre au vice-Premier ministre de l’Intérieur.

Le chef du gouvernement ne s’explique pas que Gilbert Kankonde ait pu prendre une telle mesure sans se référer à lui « compte tenu de la gravité des faits commis par Atou Matubuana et Justin Luemba ». Bien plus, Sylvestre Ilunga estime que cette décision du vice-Premier ministre pouvait mettre en danger la coalition FCC-CACH du fait que le FCC avait publiquement désavoué les deux
incriminés.

« Au-delà des exigences légales, l’orientation préalable du Premier ministre était d’autant plus requise que l’un des partenaires de la coalition au pouvoir à savoir le FCC avait publiquement désavoué le comportement du gouverneur et de son adjoint (…) et que le procureur près la Cour de cassation avait ouvert un dossier pénal à charge des concernés et ceux, sans compter les diverses initiatives en cours au niveau de l’assemblée provinciale du Kongo Central », fait-il remarquer son vice-Premier ministre avant de lui adjoindre de lui fournir des explications quant à cet agissement. « De ce qui précède, je vous demande de me fournir dans le meilleur délai, vos explications sur votre comportement», indique Sylvestre Ilunga Ilunkamba concluant sa lettre.

Pour autant, il y a lieu de s’étonner sur le retard avec lequel le Premier ministre réagit par rapport à cette affaire. Le vice-Premier ministre a réhabilité Atou Matubuana et Justin Luemba le 29 novembre. Et le Premier ministre est, lui aussi, au courant le même 29 novembre puisqu’il le dit dans la lettre adressée à Atou Matubuana. « Alors que je suivais les informations à la télévision le 29 novembre, j’ai été surpris d’apprendre comme tous les spectateurs que vous avez levé la mesure de suspension qui frappait le gouverneur et vice-gouverneur de la province du Kongo Central à la suite de leur comportement», écrit le Premier ministre.

Dès lors, il y a lieu de se demander ce qui justifierait le retard avec lequel le Premier ministre a réagi dans ce dossier, sept jours après l’acte posé par un membre de son gouvernement. Alors que le FCC a réagi un jour après, soit le 30 septembre, par un communiqué signé par son coordonnateur, Néhémie Mwilanya. En effet, la réaction du Premier ministre intervient en retard. Les deux autorités réhabilitées ont même tenu un conseil des ministres le week-end avant d’être « déchu » par l’assemblée provinciale le mercredi 4 décembre. Pire, la décision de déchéance de l’assemblée provinciale est contestée par d’autres députés du fait que le vote s’est déroulé dans un lieu autre que l’assemblée provinciale en violation du Règlement d’ordre intérieur.

C’est l’imbroglio qui règne aujourd’hui dans le Kongo Central, simplement parce que les dirigeants compétents n’ont pas pris des décisions qu’il faut au moment opportun.

Le Potentiel

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