Que faudrait-il dire à Fayulu après la volte-face de la plateforme Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi ? Hier, alors qu’il était en consultation ouverte par l’Eglise du Christ au Congo sur les issues à la crise post-électorale, Martin Fayulu posait encore la problématique du recomptage des voix. « Fraus omnia corrompit », (la fraude corrompt tout). Telle est l’option à laquelle il s’accroche, dans cette lutte effrénée pour la vérité des urnes.
L’homme de Lamuka n’a ni altéré ses convictions, ni renoncé à la suite de son combat contre la tricherie, la fraude, quelles que soient leurs formes.
Au cas contraire, il exigerait que l’on réorganise de nouvelles élections dans les meilleurs délais, s’il faut en finir avec la crise post-électorale. Visiblement, Lamuka n’est vraiment pas à confondre avec Baluka, cette constance qui, en politique, oblige l’homme, l’acteur majeur à avancer, à prendre en compte les évidences, à faire de nouveaux choix pour l’avenir.
Lamuka, dans un fixisme désarçonnant, s’escrime à tenir jusqu’au bout, dans ses actions de grande envergure dont la série de meetings annoncés sur toute l’étendue du territoire national.
Ce week-end encore, il en était à l’étape de Matadi, Muanda et Boma. Auparavant, il était à Beni, Butembo et Goma avant de regagner Kinshasa via le Bandundu, plus précisément à Kikwit où il s’était exprimé en des termes assez fermes contre les « fossoyeurs » de sa « victoire électorale ».
Et, pourtant, pas plus loin de lui, Kyungu wa Kumwanza, un des hauts cadres de la coalition pour le Haut-Katanga, a déclaré dernièrement qu’il quittait Lamuka. Tout comme Christophe Lutundula, dans une interview coupe-gorge, plaçait les points sur les « i » pour décerner le certificat de décès à Lamuka en tant que plateforme électorale. Et que s’il faut qu’elle survive, il lui fallait un nouvel accord à l’instar de celui de Genève.
Dans cette même acception, Lumbi a demandé mardi 26 février 2019 aux principaux leaders de Lamuka de procéder, très prochainement, à l’évaluation sans complaisance, avant d’en définir de nouvelles orientations pour les enjeux futurs.
Comme quoi, la putréfaction des assises de Lamuka est là. Car, les contradictions sont tellement manifestes que l’heure a sonné de repenser la formule, de panser et cicatriser les plaies et, surtout, d’évoluer autrement. Ici, il est question du choix entre le statut d’un président autoproclamé « élu » et celui d’un opposant radical face à Félix Tshisekedi et consorts.
Mais, contre toute attente, « le soldat du peuple » refuse de remettre son épée dans le fourreau, il entend retrouver les insignes de la république tout en sachant, par ailleurs, que Kabila les avait confiés à Félix Tshisekedi, depuis le 24 janvier 2019.
Une option, certes, légitime mais irréaliste. Et, maintenant que l’on parle de la majorité parlementaire, de la composition du futur gouvernement, comment va-t-il renverser, lui, la marche des aiguilles de la montre ?
La Prospérité
Si Moïse Katumbi et JP Bemba ne veillent pas sur les concerts gratuits qui son objectif est plutôt de transformer la base électorale héritée de Moïse et BEMBA à sa propre base politique.