Pour sa part, la défense du dircab de Fatshi attend sereinement l’issue du procès, affirmant que le dossier de leur client est vide.

« Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour viendra », renseigne un proverbe béninois. Après cinq audiences foraines retransmises en direct, très suivies par les Congolais d’ici et d’ailleurs, les juges du Tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe, siégeant au pénal dans l’affaire opposant le Ministère public aux auteurs du détournement présumé des fonds alloués au Programme d’urgence des 100 premiers jours du Président Félix Tshisekedi, vont finalement rendre leur verdict ce samedi 20 juin.

Vital Kamerhe et ses deux coaccusés Jammal Samih et Muhima, seront définitivement fixés individuellement ce samedi sur leurs sorts. D’ores et déjà, la défense de Vital Kamerhe attend sereinement l’issue du procès, tout en étant convaincue que le dossier de leur client est vide. En cas d’une éventuelle condamnation de leur client, les avocats de Vital Kamerhe, disent considérer cette première instance comme une bataille perdue et non la guerre, brandissant ainsi la possibilité d’aller en cassation.

Ce qu’il faut rappeler, à 24 heures du verdict du Tribunal, c’est que Vital Kamerhe, en détention depuis le 8 avril dernier à l’ex-Prison centrale de Makala, a tout au long du procès, clamé son innocence. Il a par ailleurs, dénoncé ce qu’il a lui-même appelé un « procès politique » et la « brutalité et l’acharnement » du tribunal contre lui.

20 ANS DE TRAVAUX FORCES

Sans doute que demain samedi, des milliers de Congolais resteront scotchés à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), pour attendre la sentence du Tribunal. Cependant, le moins que l’on puisse savoir au stade actuel de cette affaire, est qu’au cours de la dernière audience du 25 mai dernier, le procureur de la république avait requis 20 ans de « travaux forcés » contre Vital Kamerhe, ainsi que dix ans de privation du droit de vote et d’éligibilité.

La même peine de 20 ans avait été demandée contre le premier de ses deux coaccusés Jammal Samih, entrepreneur d’origine libanaise, avec qui l’Etat congolais avait signé le contrat de livraison de 1500 maisons préfabriquées pour militaires et policiers, dans certaines provinces ciblées par le Programme de Félix Tshisekedi.

Par ailleurs, le Parquet avait demandé la « confiscation des fonds » bancaires de l’épouse de Vital Kamerhe, Mme Hamida Shatur, de la fille de celle-ci et du cousin de l’accusé, ainsi que « la confiscation des propriétés immobilières acquises avec les fonds « détournés » pendant la période allant de janvier 2019 à ce jour ». Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile Coco Kayudi, avait affirmé que le couple Kamerhe, marié en février 2019, avait acquis et rénové un hôtel particulier en France pour plus d’un million d’euros.

« LA VRAIE JUSTICE VIENDRA DE DIEU »

« C’est comme si vraiment, on voulait abattre toute la famille », s’était défendu Vital Kamerhe, en parlant d’une maison « à 45 minutes de Paris ». « La vraie justice viendra de Dieu, quand les juges humains s’écartent de la vraie justice », avait ajouté le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, affirmant qu’il avait déjà prévenu sa femme quelques heures peu avant l’ouverture de la dernière audience consacrée à la plaidoirie, le lundi 25 mai, que « la messe est dite » concernant son sort.

Comme dans la fable de célèbre écrivain classique Jean de la Fontaine, intitulée : »les animaux malades de la peste », seul le dernier jugement de la Cour rendra chacun des trois prévenus noir ou blanc. Toujours est-il que dans pareille affaire, il n’y a jamais eu de verdict intermédiaire. Soit que le prévenu est acquitté, soit qu’il est condamné.

Trois prévenus, certes. Mais il y en a un seul qui immobilise toute l’attention des Congolais. A savoir Vital Kamerhe, partenaire politique de l’actuel chef de l’Etat. Les deux acteurs étant liés par un accord politique signé en novembre 2018 à Nairobi.

D’ores et déjà, des analystes sérieux se projettent dans le futur pour dire qu’avec l’annonce du verdict demain samedi, c’est le pays tout entier qui retient son souffle. L’avenir politique de Vital Kamerhe, désormais mis en jeu, se joue donc ce samedi 20 juin. A dix jours de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance du pays.

Grevisse KABREL
Forum des as

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici