Parmi les sales habitudes que nous avons héritées du mobutisme, il y a le culte de la personnalité, communément appelé DJALELO. Cette habitude, devenue culture, qui veut que des groupuscules et associations soient créés avec pour unique objectif de louer, sinon adorer un dirigeant quelconque, principalement le président de la République, les ministres et gouverneurs de province. Mobutu en fut l’un des principaux précurseurs, si pas le seul. Le vieux léopard traversait son territoire, Zaïre à l’époque, du Nord au Sud, de l’Est à l’ouest, en passant par le centre, contemplant ces milliers d’hommes et de femmes qui chantaient et dansaient pour sa gloire, à sa très grande satisfaction.
Le DJALELO est ainsi devenu une coutume, une culture, une habitude dont Mobutu et ses dignitaires ne pouvaient se passer. Mais ce culte très avancé de la personnalité, a permis à Mobutu d’asseoir sa dictature et imposer ses méthodes et pratiques machiavéliques pendant pas moins de trois décennies. Ces mêmes pratiques ont continué sous Kabila, même si, comparativement à l’époque de Mobutu, elles étaient assez modérées.
Avec l’avènement de FATSHI, nous avons naïvement cru que ces sales habitudes appartiendraient au passé. Pas du tout ! Depuis son accession au pouvoir, des dizaines, oh que dis-je, des centaines d’associations ont vu le jour, toutes avec comme objectif de vanter la beauté, le physique et les mérites de leur idole affectueusement surnommé « FATSHI BETON ».
Des associations privées, mais qui bénéficient d’une médiatisation grandiose, car leurs activités sont diffusées en direct ou en différé sur la chaîne nationale.
Très mécontent de cette pratique et très pragmatique dans sa réflexion, le président de la République démocratique du Congo déclare ce qui suit :
« Je ne comprends pas pourquoi des gens meurtris, affamés, frappés par le chômage et tous genres de calamité chantent à notre gloire alors qu’ils devraient nous exiger plus comme c’est le cas en occident?»
Dans un pays aussi pauvre que le nôtre, beaucoup de fainéants ont fait de ces pratiques, une activité lucrative. Il suffit de réunir une dizaine de personnes et créer une association des amis de X, obtenir la reconnaissance de ce dernier, et le tour est joué.
Avec cette interpellation du premier citoyen de la RDC, le vrai changement des mentalités doit commencer par cette conception des choses par tous. Merci au Président pour cette analyse !
Joël Imbole
Bosolo