Eric Mokgweetsi Masisi, le nouveau Président du Botswana, est sur la même longueur que son prédécesseur au sujet de la situation politique en République démocratique du Congo.
Dans une interview jeudi à l’Institut international d’études stratégiques (IISS), en marge du sommet du Commonwealth à Londres, Eric Mokgweetsi Masisi appelle le président Joseph Kabila à quitter le pouvoir. « La tragédie en RDC est que son président est resté au pouvoir plus longtemps qu’il ne le fallait, et il y a énormément d’agitations« , dit-il avant d’appeler au respect du droit.
« Nous, au Botwsana, nous sommes conscients de la nécessité de respecter la primauté du droit, et mon prédécesseur a publié une déclaration condamnant en tant que telle et nous espérons que le président Kabila comprendra parfaitement ce qui se passe« , dit-il en référence aux positions tranchées de son prédécesseur, l’ancien président Seretse Ian Khama.
Après les condamnations des puissances occidentales, le Botswana s’est attaqué au président Kabila en février dernier, dénonçant « l’attitude néfaste » du Président congolais. «Nous continuons d’assister à une crise humanitaire qui empire dans ce pays principalement parce que son dirigeant a sans cesse repoussé la tenue d’élections», disait un communiqué officiel publié le 26 février 2018. Le ministère botswanais des Affaires internationales souligne clairement que le président a «perdu le contrôle de la sécurité de son pays».
Dans son interview d’hier, le nouveau président tempère un peu ses propos, reconnaissant que les élections prévues à la fin de cette année son une bonne chose. « J’ai pris note du fait que le président Kabila s’est engagé à ne pas se présenter aux prochaines élections« , dit-il.
« Les élections auront lieu en décembre, ce qui est très encourageant. Mais nous voulons aussi obtenir directement de lui en tant que groupe (…) un engagement réel de ne pas tenter de revenir au pouvoir par quelque moyen que ce soit. Si vous êtes à la retraite, restez à la retraite et laissez les processus se dérouler« , insiste-t-il.
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