Corneille Nangaa, président sortant de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a présenté vendredi le rapport général du processus électoral devant les députés nationaux. Ce rapport couvre la période 2012-2019. Il a également donné son opinion sur l’épineuse question des réformes électorales qui alimente l’actualité congolaise. Il est revenu notamment sur les élections locales et l’organisation de la Céni.
Les lois congolaises prévoient 11 types de scrutins dont 6 au niveau local qui n’ont jamais été organisés depuis 2006. Les autorités congolaises ont toujours présenté l’argument budgétaire pour justifier cet état des choses. La Céni aussi estime que leurs coûts sont prohibitifs.
La prise en charge de plus de 11 000 élus et de 734 Conseils locaux, plus de 300 Conseils municipaux ainsi que 32 Conseils urbains issus de ces élections n’a jamais été planifié.
Pour pallier cette anomalie, Corneille Nangaa suggère de maintenir les élections locales, mais en ramenant les entités territoriales décentralisées au niveau des territoires actuels. Cela réduirait le nombre des conseils et présenterait un avantage budgétaire énorme pour le trésor public. Faute de quoi, il propose de décréter un moratoire sur ces élections pour une durée raisonnable à déterminer.
L’autre réforme importante concerne les élections des sénateurs et celles des gouverneurs. Jusque-là, ces derniers étaient élus par les députés provinciaux. La taille réduite de l’électorat favorisait notamment la corruption et les intimidations des électeurs. Comme solution, Corneille Nangaa a proposé aux députés de réfléchir à l’élargissement de la base électorale.
Plusieurs questions sont restées en suspens, dont celles du retour ou pas du second tour de l’élection présidentielle et celle du maintien ou pas du seuil de représentativité pour les élections présidentielle et législatives.
Corneille Nangaa reviendra dans 48 heures pour répondre à la centaine de questions des élus.
RFI