Le Président de la République, Commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo et de la Police nationale congolaise, Félix-Antoine Tshisekedi, a fait part lundi 1er août 2022, au Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Gutteres, de sa désapprobation du comportement des casques bleus, à la base des incidents survenus au poste-frontière de Kasindi, et de la nécessité de s’assurer que les coupables soient sévèrement sanctionnés, a annoncé le Ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, dans le compte rendu de la réunion de crise présidée par le Chef de l’Etat, le même lundi, à la Cité de l’Union Africaine, et diffusé aux petites heures du matin de ce mardi 2 août 2022, à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).
Selon le Porte-parole du Gouvernement, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, «a par ailleurs rappelé au Secrétaire Général de l’ONU que le retrait du M23 de toutes les localités occupées conformément au communiqué de Nairobi, à la feuille de route de Luanda et à la déclaration du Conseil de sécurité des Nations Unies du 1er juin 2022, est une condition nécessaire à la baisse de la tension».
Le ministre de la Communication et médias a précisé par ailleurs qu’un seul point était inscrit à l’ordre du jour de cette réunion de crise, à savoir l’audition du rapport de la commission spéciale sur la situation qui a prévalu au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, consécutive aux manifestations contre la MONUSCO. La commission gouvernementale avait pour mission de faire l’évaluation générale de la situation, d’en faire le bilan et ensuite apporter le réconfort et le soutien du gouvernement aux populations qui ont été directement touchées par ces évènements malheureux, mais aussi de faire le point de la situation consécutive aux incidents graves et outrageants qui ont porté atteinte à la souveraineté de la RDC au poste-frontière de Kasindi, survenus pendant que la délégation gouvernementale séjournait dans la région, a fixé le ministre Patrick Muyaya. Il ressort de ce rapport, un bilan lourd de 36 morts, répartis comme suit : 13 morts à Goma, 13 morts à Butembo dont 4 casques bleus, 4 morts à Uvira, 3 à Kanyabayonga et 3 à Kasindi. Il a aussi été dénombré près de 170 blessés. La commission gouvernementale a aussi eu plusieurs entretiens avec les acteurs de la société civile à Goma et à Butembo. Au cours de ces entretiens, les populations ont formulé une demande claire, celle de voir partir de la RDC la MONUSCO. «De ce qui précède, le gouvernement a été instruit de diligenter une réunion avec la MONUSCO, en vue de réévaluer le plan de son retrait, convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de sécurité», a annoncé le ministre de la Communication et médias.
A cette réunion ont pris part, les présidents de l’Assemblée nationale Mboso Nkodia Puanga, du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, le Premier ministre, Chef du gouvernement, Jean Michel Sama Lukonde Kyenge ainsi que les membres de la commission spéciale du gouvernement, délégués dans la province du Nord-Kivu, conduite par le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, décentralisation et sécurité et constituée notamment du ministre de l’Industrie et celui des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale. A ladite réunion de crise ont également été associés, le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire et le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement ainsi que la cheffe de la maison militaire du Chef de l’Etat, a détaillé M. Patrick Muyaya.
ACP