Il n’en peut plus. Le cardinal Fridolin Ambongo désapprouve les méthodes de gestion du pouvoir. Le prélat a, de nouveau, lancé des piques aux gouvernants. Il dénonce des dérives. Visiblement, l’archevêque de Kinshasa est vent debout contre ce qu’il appelle “prédation du patrimoine foncier de l’Église”.

Une ligne rouge a-t-elle été franchie ? Le cardinal Fridolin Ambongo a le seum. Il est monté au créneau pour dénoncer la prédation du “patrimoine foncier” de l’Église. Son message de Noël intitulé : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière » a été cognant.

Fridolin Ambongo s’en est pris vertement à une poignée d’individus qui s’affairent, selon lui, à spolier le patrimoine de l’Église. Le chef de l’Église catholique de Kinshasa a évoqué cette forme d’insécurité toujours grandissante que vit aujourd’hui l’Eglise aussi bien dans l’archidiocèse de Kinshasa que dans beaucoup d’autres diocèses du pays. L’homme de Dieu parle de l’acharnement d’un groupe de prédateurs qui veulent s’approprier les biens fonciers de l’Eglise. “Bien de nos compatriotes, propriétaires légitimes et légaux de terrains et de biens immobiliers, souffrent également de cette situation d’injustice”, a-t-il lancé , avant de préciser qu’Ils veulent “même se partager notre terrain de la Funa, destiné pourtant à la construction de la basilique”.

Le chaos sécuritaire

La situation sécuritaire n’est guère reluisante dans l’est du pays. Le cardinal est peiné de voir des familles errer sans espérer trouver un endroit pour s’abriter malgré les intempéries. “Beaucoup de nos frères et sœurs sont contraints à une vie d’errance, abandonnant derrière eux champs, activités professionnelles, maisons et villages. Dans ce contexte, la pauvreté et l’insécurité ne cessent hélas ! de croître.”

Ainsi, il a souhaité la paix sur l’ensemble du Congo, un pays en proie à des catastrophes naturelles, à des accidents à répétition, à d’interminables violences surtout dans sa partie orientale, mais aussi dans le territoire de Kwamouth, théâtre des conflits intercommunautaires, avec d’innombrables déplacés et morts.

Au-delà de toutes ces épreuves et souffrances, malgré toutes ces angoisses et violences, l’archevêque de Kinshasa a exhorté les frères et sœurs, à élargir leurs cœurs à la dimension de la grande espérance que suscite la naissance de notre Seigneur. “Oui, Jésus vient nous rendre espoir et nous sauver. Par conséquent, il est de notre devoir de nous impliquer dans la construction d’une société congolaise éprise de paix et de justice, de solidarité et de fraternité. Car, nous sommes tous des frères et sœurs” “Fratelli Tutti”, a souligné l’homme de Dieu.

L’arrivée du pape

A l’occasion de la célébration de la fête de Noël, le Cardinal a confirmé que le Pape Francois arrive à Kinshasa au début de l’année prochaine. Un moment historique pour l’Église mais aussi une interpellation pour le peuple de Dieu appelé à vivre le renouveau en Christ. “Dans cet élan de joie de Noël, je vous rappelle aussi, frères et sœurs, l’imminence de l’arrivée de Sa Sainteté le Pape François chez nous à Kinshasa. Ce grand Pèlerin de la paix vient nous réconforter dans nos épreuves et nous confirmer dans la foi”.

Le Cardinal Ambongo a rappelé le devoir de l’Église de proclamer la parole de Dieu à temps et à contretemps. A l’occasion , il a prêché l’amour dans toutes ses dimensions. “Le monde, dit-il, a besoin de l’amour, il a besoin de la paix. Nos familles, notre paroisse, nos communautés religieuses, mais aussi et surtout notre pays, ont besoin de la paix. Ils ont besoin de l’amour”.

Jeanric Umande
Ouragan

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