La seule commune de la Gombe sera soumise à partir de lundi à une mesure de confinement. Le cœur administratif et économique de la capitale est considéré par les autorités comme l’épicentre de la pandémie de Covid-19. Mais ce vendredi, à Kinshasa, on s’interroge sur ce confinement partiel.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement évoque une mesure insultante et absurde dont elle conteste l’efficacité. « Ce qu’ils ignorent, c’est que les mêmes gens qui habitent Gombe ont des villas et des maisons dans d’autres communes. Et en ce moment, la plupart d’entre eux commencent déjà à vider la commune. En fin de compte, on va confiner les immeubles, les bureaux et les boulevards, et laisser les malades se balader. C’est trop d’amateurisme au sommet de l’État », estime Eunice Etaka, une militante.

Confiner tout Kinshasa, c’est ce que réclament plusieurs figures de la vie politique et des forces vives. Jonas Tshiombela de la Nouvelle société civile congolaise déplore la lenteur avec laquelle les nouvelles autorités réagissent : « Pourquoi n’a-t-on pas pris ces mesures lorsqu’il n’y avait que quelques cas. Tâtonnement et hésitation, il n’y a pas assez de détermination et de précision sur ce qu’on doit faire exactement. »

Mise en garde de l’Église

Dans les rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ex-président Joseph Kabila, on se montre peu rassurés. Ancien ministre de la Santé, Félix Kabange Numbi, estime que la décision a été dictée par l’incapacité du gouvernement à assister les populations démunies. Il craint la réaction de cette population : « Si demain, on commence à enterrer à Kinshasa des gens comme cela se fait en France, en Italie et ailleurs, la même population se retournera vers des décideurs pour leur dire : si vous saviez, il fallait prendre la décision beaucoup plus tôt. Il faut confiner l’ensemble de la ville de Kinshasa si on tient réellement à arrêter la progression de cette maladie. »

Le confinement partiel est censé permettre aux équipes de la riposte de dépister les cas symptomatiques, mais aussi de rechercher les malades et leurs contacts. L’Église catholique quant à elle appelait aussi au confinement intégral de toute la capitale. L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a récemment dénoncé le « tâtonnement » des autorités dans la gestion de la pandémie. « Ne jouons pas avec la vie de notre peuple », a-t-il mis en garde.

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RFI

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