Pour la CENI, les écueils tombent un à un. De sorte que rien, plus rien alors, ne va faire grésiller la machine. Donc, le calendrier sera respecté. La machine à voter sera utilisée. Ainsi, tous les acteurs politiques sont-ils appelés à s’y préparer, dès maintenant. Une ébauche de l’avant-projet de loi portant répartition des sièges sera déposée aujourd’hui sur la table de Tshibala, le Premier Ministre, arrivé aux affaires, il y a environ une année, depuis son investiture en mai 2017.
La Centrale électorale, l’instance spécialisée en la matière, a publié, le 6 avril dernier, les statistiques des électeurs, entité par entité, après le traitement qualitatif du fichier électoral dont la refonte totale avait été clôturée, le 31 janvier 2018.
Ainsi, doit-on imaginer, à juste titre d’ailleurs, que le Gouvernement devra y travailler en mode d’urgence afin de transmettre, à son tour, au Parlement, le projet de loi qui permettra aux élus du peuple d’examiner et d’adopter la répartition des sièges, avant d’être soumise, en définitive, à la signature du Président Kabila, pour sa promulgation.
Déjà, le budget 2018 existe. Les décaissements, selon le Ministre des Finances qui avait remis dernièrement plus d’une vingtaine des millions de dollars américains à la CENI, vont poursuivre au fur et à mesure que le processus électoral l’exigera. Aucun problème en ce qui concerne le financement ne saurait bloquer, ni retarder son avancée.
D’ailleurs, le Gouvernement congolais, s’exprimant à ce sujet, avait rejeté tout chantage ou toute sorte de baliverne autour de cette épineuse question de financement. Car, en tout état de cause, en dépit de la récession économique morose à l’échelle mondiale, l’ascension des cours des matières premières aurait été une aubaine, pour les finances publiques congolaises, de retrouver une bouée de sauvetage. De sorte qu’aucune demande, peu importe sa hauteur, n’a été formellement formulée, ni adressée au monde entier, pour la réalisation du processus électoral qui, du reste, relève de la souveraineté de la RD. Congo.
En des termes clairs, le gouvernement congolais a renoncé, sans ambages, à tout financement extérieur tant que celui-ci n’est pas assorti de multiples conditionnalités.
Bien plus, la loi électorale, quoi qu’elle ait été attaquée devant la Cour Constitutionnelle par une frange importante des Députés de l’Opposition, produit déjà ses premiers effets. Le seuil de représentativité dont les secrets sont, désormais, connus, oscillera autour de 80.000 électeurs. Alors que le cautionnement n’a pas encore fini d’effrayer, la problématique de la machine à voter se pose avec acuité.
Dans cette ambiance, la CENI, faisant fi de tous les tralalas, avance inexorablement vers la matérialisation du processus. Le respect des délais devient le maître mot. Le 23 juin prochain, la CENI convoquera le corps électoral. En juillet, l’opération d’enrôlement des congolais de l’étranger sera lancée. La publication des listes provisoires et définitives sera annoncée, conformément au calendrier, tel que publié, le 5 novembre 2017. Dans sa foi, la CENI entend, cette fois-ci, organiser les élections, le 23 décembre 2018, comme prévu.
Du côté de l’Opposition, l’on déplore, cependant, l’absence de transparence et de crédibilité. En amont, les Opposants considèrent, en effet, que l’audit du fichier qui, logiquement, aurait dû être réalisé, à la fois, par les experts des partis politiques ou le groupe d’experts internationaux, n’a pas eu lieu. La CENI, toute seule, en l’absence d’un regard critique externe et loin de tout observateur, s’est contentée de produire, elle-même, et de publier ‘’ses’’ statistiques qui, pour eux, cachent beaucoup de non-dits. De cette opacité entretenue, ils en déduisent que la Centrale électorale aurait délibérément éliminé tous les experts qui, pourtant, pouvaient garantir et certifier le contenu de ce fichier actualisé.
A la Majorité, pendant ce temps, les Opposants auraient, simplement, peur des élections. Voilà pourquoi, ils publient des subterfuges et cherchent à ternir l’image de la CENI.
Au Comité Laïc de Coordination, la trêve décrétée jusqu’au 30 avril 2018, demeure en vigueur. L’on attend des mesures de décrispation, tout en exigeant que la CENI retire son projet de machine à voter dans le circuit électoral, pour éviter une déflagration des scènes des violences ainsi que d’autres actes de résistance pacifique.
Comme quoi, à ceux-ci, s’ajoute la Communauté internationale qui, dans sa dernière résolution 2409, demande à tous les acteurs politiques et leaders de la société civile, de créer, par contre, des conditions propices à la réalisation des élections, le 23 décembre 2018, selon le calendrier annoncé et qu’aucun report n’est nullement envisageable sous quelque forme que ce soit.
LPM
La Prospérité