Des centres d’enrôlement difficiles à trouver, des bureaux sans machines ou agents et la faible communication. Lancée samedi dans 10 des 26 provinces en vue des élections dont la présidentielle et les législatives prévues le 20 décembre 2023, le déroulement de l’opération d’enrôlement des électeurs peine à rassurer l’opposition.
« L’ouverture a été très timide, il n’y avait pas d’engouement dans les centres d’enrôlement », selon les premières constations du Consortium des missions d’observations électorales citoyennes qui pointe un manque de sensibilisation des futurs électeurs. Pour Patrick Ntambwe, président de cette mission d’observation, la Céni a confondu vitesse et précipitation.
« Nous avons constaté qu’il y a une très grande lenteur dans l’opération et un manque de maîtrise de ces nouvelles machines par les opérateurs de saisie. C’était constaté presque partout. Plus de 50% des centres d’inscription n’étaient pas ouverts. Ceux qui étaient ouverts, il n’y avait peut-être pas d’agents suffisants, pas de matériel. À certains endroits, on a vu le matériel arriver en taxi. On sent que cette opération a été lancée dans la précipitation. »
« Gestion amateur » pour l’opposition
De son côté, l’opposition va encore plus loin et dénonce déjà l’existence des centres d’enrôlement fictifs. Luc Malembe, communicateur de la coalition Lamuka. « Nous vous donnons l’exemple de la ville de Matadi dans le Kongo Central, sur 35 centres d’inscription que la Céni a publiés, nos équipes ont fait la ronde, on a retrouvé que 22 centres. Tout le reste, ce sont des maisons d’habitation, des centres fictifs. Donc le scénario d’un processus d’enrôlement programmé pour échouer est déjà lancé. La gestion est amateur, l’organisation est chaotique ».
Selon les observateurs, il faut une vingtaine de minutes en moyenne pour enrôler un électeur. C’est quatre fois plus que ce qui était prévu. L’opposition demande déjà une prolongation de 30 jours de l’opération d’enrôlement. Quant aux responsables de la Céni, ils restent optimistes pour la suite des opérations. « Ce ne sont que des retards à l’allumage », précisent-ils.
Pascal Mulegwa
RFI