Le ministre des Affaires étrangères angolais, Manuel Augusto, qui coprésidait fin mars le sommet entre la SADC et l’Union européenne, a mis en garde Kinshasa. Pas question de justifier un report des scrutins par manque de financement.
Lors de ce sommet SADC – UE, les représentants européens ont expliqué qu’ils n’avaient pas encore tranché s’ils participeraient au financement du processus électoral en République démocratique du Congo. L’UE avait énoncé une liste de conditions que devait remplir Kinshasa pour obtenir ce soutien financier. Parmi celles-ci, la libération des détenus politiques, la fin des poursuites injustifiées contre les opposants, la réaouverture des médias, la liberté de manifester pacifiquement…
Une série de mesures auxquelles Kinshasa n’a pas vraiment répondu jusqu’ici
Mais le ministre angolais des Affaires étrangères qui coprésidait cette réunion en tant que président de l’organe de sécurité de la SADC a pris les devants en rappelant qu’il était « important de noter que les autorités congolaises avaient annoncé elles-mêmes qu’elles étaient préparées à financer seules ces scrutins ». Et d’ajouter : « Toute aide est bienvenue, mais ces élections, selon les propos des autorités congolaises, ne dépendent pas d’un financement extérieur. C’est important. Donc ce ne sera pas une contrainte et nous espérons que ce ne sera pas un prétexte pour faire dérailler le processus. »
Dans la conférence de presse qui a suivi cette déclaration, interrogé sur le fait de savoir si l’UE et la SADC désiraient que Joseph Kabila annonce clairement son intention de ne pas se présenter au prochain scrutin, le ministre Augusto a sobrement répondu : « ce que veut la communauté internationale et ce que demande le peuple congolais, c’est le respect de la constitution. Si on est attentif au respect de cette constitution, cela signifie que si elle prévoit deux mandats, elle prévoit deux mandats. Point », avant de poursuivre en insistant sur le fait que la communauté internationale supporterait le processus électoral si tout se déroule comme prévu.
Hubert Leclercq
La Libre Afrique