Cadres et militants des plates-formes politiques Lamuka et FCC (Front Commun pour le Congo) ainsi que leurs alliés de circonstance dénommés CLC (Comité Laïc de Coordination) et Milapro (Ministère des Laïcs Protestants) organisent une marche ce samedi 13 novembre 2021 à Kinshasa. Celle-ci vise, selon ses initiateurs, à protester contre la politisation de la Ceni (Commission Electorale Nationale), les présumées dérives dictatoriales du pouvoir actuel et des soi-disant velléités de glissement du processus électoral.

Les observateurs n’auraient trouvé rien à redire sur la manifestation de ce samedi n’eut été l’alliance contre nature scellée entre des acteurs politiques ainsi que des laïcs chrétiens (catholiques et protestants) victimes hier de privation de liberté d’expression, d’agressions physiques, d’arrestations, d’emprisonnement et, plus grave, d’éliminations physiques, avec des dignitaires « kabilistes » regroupés au sein du FCC (Front Commun pour le Congo), leurs tortionnaires et tueurs d’hier. L’association avec leurs bourreaux d’un passé encore récent n’est rien d’autre qu’une haute trahison à l’égard des martyrs de la démocratie, tombés sur le champ d’honneur pour faire échec à un interminable second mandat de l’Autorité morale de cette plate-forme politique, le Président honoraire Joseph Kabila, pour exiger le respect des délais constitutionnels dans l’organisation des élections, la transparence du fichier électoral, la tenue des scrutins libres, démocratiques et transparents.

Combattants de l’UDPS, Thérèse Kapangala, Rossy Mukendi…

De nombreux fils et filles du pays ont sacrifié leur sang entre 2015 et 2018 pour un changement de gouvernance au sommet de l’Etat. C’était notamment le cas des combattants de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès), brûlés vils par la milice de la MP (Majorité Présidentielle) à leur permanence en septembre 2016, en marge du premier « carton jaune » brandi par feu Etienne Tshisekedi à l’endroit de Joseph Kabila et de sa « CENI », pour n’avoir pas lancé les opérations d’enrôlement des électeurs trois mois avant la fin du second et dernier mandat du précité, prévue en décembre 2016. C’était ensuite les cas de Thérèse Kapangala, une aspirante religieuse catholique de la paroisse Saint François de Salles de Kintambo, abattue à balles réelles par la soldatesque de l’ancien régime en décembre 2016 et de Rossy Mukendi Tshimanga, lui aussi exécuté de sang froid par la police du régime dans l’enceinte de la paroisse Saint Benoît, à Lemba, en février 2017. Le tort de ces deux innocents était d’avoir répondu à l’appel du CLC (Comité Laïc de Coordination) pour participer à des marches pacifiques contre le troisième mandat de Joseph et la pollution du fichier électoral avec des fictifs, doublons, mineurs, expatriés, militaires, policiers, etc.

Des dizaines voire des centaines de compatriotes avaient perdu leurs vies, lors des marches des chrétiens catholiques regroupés au sein du Comité LAIC de Coordination (CLC). Des paroisses catholiques étaient profanées par des hommes en uniformes et des miliciens Kabilistes, des religieux bastionnés et des religieuses violés aux quatre coins du pays, parce que solidaires des manifestants pacifiques.

A l’époque, on voyait des politiciens aujourd’hui regroupés au sein de Lamuka verser des larmes lors des funérailles de ces martyrs de la démocratie et s’offrir en consolateurs de leurs familles. S’agissait-il de larmes de crocodiles et d’actes de compassion mensongers ?

Quel message veulent renvoyer ce samedi les politiciens de Lamuka et les ténors du CLC, du Milapro et autres mouvement citoyens en direction des martyrs de la démocratie et de leurs familles lorsqu’ils s’allient avec des dignitaires du kabilisme battant pavillon « FCC » ? Par quelle blanchisserie nationale sont passés ces ennemis de la démocratie pour se positionner aujourd’hui en donneurs de leçons d’Etat de droit, de bonne gouvernance, de démocratie, de justice ?

Si les regrettés combattants de l’UDPS pouvaient revenir à la vie, de même que Rossy Mukendi et Thérèse Kapangala, comment leurs faux alliés de Lamuka et du CLC vont-ils justifier leur collusion avec les auteurs de leur départ précipité dans l’au-delà? L’on est scandalisé de compter, parmi les chauds partisans de la marche de ce samedi certains politiciens et activistes de la société qui ont passé plusieurs années dans les prisons ou en exil, sous l’ancien régime et qui n’ont recouvré la liberté pour certains et retrouvé la mère patrie pour d’autres qu’à la faveur d’une amnistie générale et sincère décrétée par le nouveau pouvoir. Que s’est-il passé pour qu’ils se mettent à cracher sur la main de leur bienfaiteur, le fils d’Etienne Tshisekedi ?

Kimp
Le Phare

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