Moïse Katumbi a subi un mauvais traitement à l’aéroport de Ndjili à son arrivée vendredi à Kinshasa.
Des agents de la DGM visiblement missionnés se sont acharnés sur lui. L’ex-gouverneur de l’ancien Katanga a été empêché d’accéder même au salon officiel. Malgré son rang ( ancien gouverneur, député national honoraire ), il a été obligé de faire la file comme tous les passagers. Une première. Même aux États-Unis, la plus vielle démocratie ou en France, les anciens dignitaires sont respectés et bénéficient de certains privilèges.
De tels dérapages sont le reflet d’un régime dictatorial, dénonce un militant pro-démocratie. Seul un pouvoir impopulaire peut pousser ses bouchons si loin, ajoute un défenseur des droits de l’homme. Pire encore, le passeport diplomatique de son directeur de cabinet, Olivier Kamitatu, ancien président de l’Assemblée nationale a été confisqué. Pourtant, tous les anciens speakers encore vie en ont droit et l’utilisent. Pitoyable État de droit, les tares du régime Kabila refont surface. La démocratie congolaise recule de cinq pas. « Le vrai problème est ailleurs. Le pouvoir Udps n’accepte pas la contradiction », explique un élu Ensemble. Il rappelle que même si le divorce est consommé et que si Moïse Katumbi quittait l’Union sacrée, le fair-play doit prévaloir. A vouloir trop martyriser un adversaire, le régime va perdre le peu de crédibilité qu’il lui reste encore vis-à-vis de la population et de la communauté internationale. Déjà que le bilan du quinquennat Tshisekedi est zéro, se désole un activiste de la Lucha qui pense que la rue doit gronder pour contrer la nouvelle dictature à respecter les droits de l’homme.
A Kinshasa, Katumbi débute les consultations ce samedi. A la fin, il lèvera l’option de rester ou quitter l’Union sacrée. Dissidence dans ses rangs ou pas, beaucoup de cadres de Ensemble sont favorables au départ de leur formation politique de l’Union sacrée. Ils voient en Félix Tshisekedi, un Kabila light, surtout la duplication des méthodes du régime passé. Pour l’Udps, tout doit être mis en œuvre pour arracher un deuxième mandat de gré ou de force. Dans un environnement où tout est taillé sur mesure, le moment de la séparation a sonné. Entre-temps, Ensemble mobilise ses troupes pour la marche du 06 novembre. La vraie bataille commence. Avec Katumbi, le navire Kabila avait chaviré, l’Udps le sait, a prévenu un député pro-Fayulu.
Landry Amisi
Ouragan