Le chef spirituel de BDM accorde un délai de trois jours à l’Etat pour honorer ses revendications
» Qu’on me paie les arriérés de mes émoluments des deux ans et je vais calmer le jeu en donnant l’ordre à mes hommes de cesser de manifester. Sinon, je ne laisserai pas tomber. Comment payer au sénateur Jean-Pierre Bemba ses arriérés d’émoluments et refuser de me payer les miens, moi député national. Je n’ai que des devoirs et non des droits ? » C’est en ces termes fermes et directs que Ne Muanda Nsemi s’est adressé à la délégation de la Sodema (Solidarité pour le développement du Manianga) conduite par son président Dieudonné Bifumanu Nsompi qui lui rendu visite hier jeudi 16 avril, en vue d’en savoir davantage sur les manifestations organisées depuis le lundi 13 avril par les adeptes de BDM dans certaines cités du Kongo Central.
Une délégation de la Sodema composée de Dieudonné Bifumanu Nsompi, Hekamanu Mundele et Kléber Kungu respectivement président du Comité de gestion, président du collège des sages et secrétaire général adjoint de la Sodema a rendu visite au leader charismatique de BDM (Bundu dia Mayala), Ne Muanda Nsemi en sa résidence située dans la commune de Ngaliema.
Il était question pour la Sodema, dont Zacharie Badiengisa dit Ne Muanda Nsemi est membre, de connaître les motivations à la base des manifestations violentes qui secouent depuis le lundi 13 avril dans certaines cités de la province du Kongo Central. Notamment, à Kisantu, Kimpese, Luozi, Nkundi, à Kinzau Mvuete, Seke-Banza, Boma, etc.
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» A BEMBA ON A PAYE 120 MOIS, A MOI ON REFUSE DE PAYER 2 ANS «
D’un ton menaçant, Ne Muanda Nsemi, arborant une tunique jaune supplantée d’un bandeau rouge sur son cou, ajoute : » On m’a promis pendant trois ans sans concrétiser ces promesses. J’ai cultivé la non-violence, maintenant c’est fini. Car j’ai compris que ces gens ne comprennent que la voix de la violence. Je ne réclame rien d’autres que mes droits que l’Etat doit payer dans un délai de trois jours… « . Il souligne que cet argent lui permettrait de rémunérer ses »makesa » pour faciliter leur retour dans le Manianga et autres coins du Kongo Central.
» Je ne lâcherai pas tant que l’Etat n’aura pas payé mes émoluments. Au sénateur Jean-Pierre Bemba qui touche 12 000 dollars, on a payé tous ses arriérés de 120 mois, mais à moi député national qui gagne 10 0.00 dollars, on refuse de payer mes deux ans d’arriérés d’émoluments. N’ai-je que des devoirs et non des droits ? Si l’Etat paie mes arriérés d’émoluments, j’inviterai la presse nationale pour lui parler en lingala et demander à mes hommes de laisser tomber « , déclare sur un ton révolté, le président national de BDM qui estime que c’est le narguer que de faire partir des Bakongo des entreprises installées dans le Kongo Central pour les remplacer par des non-originaires.
« ANCIEN DEPUTE NATIONAL EN BABOUCHES »
» Voyez un ancien député national en babouches », s’exclame-t-il, en relevant son pantalon. Comme quoi, en sa qualité de député national honoraire, il mérite pas un tel traitement de la part de l’Etat.
Au finish, au président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu qui lui a demandé de surseoir à son délai, la réplique de Zacharie Badiangisa est sans équivoque. » Pas question. Je ne reculerai jamais, tant que mon argent n’aura pas été payé «
Pour le numéro 1 de la Sodema, la présence de sa délégation se justifie par la mission de la Sodema, celle d’encadrer tous les ressortissants de l’espace Manianga de Nkamba, Seke-Banza, Luozi, Isangila, etc, dont Ne Muanda Nsemi est membre, et de leur rendre visiter quand il y a un problème.
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» DEUX PRINCIPALES REVENDICATIONS «
» Nous sommes venus voir le président de cette structure. Il a été clair en déclarant que ce qu’il revendique, ce sont ses droits en tant qu’ancien député national ainsi que la demande de libération de ses adeptes détenus dans la prison militaire de Ndolo et au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (ex-prison centrale de Makala) qui constituent ses principales revendications. Il a souhaité que ses désideratas soient pris en compte. Il appartient donc à l’Etat de voir comment accéder aux revendications de notre frère, si elles sont fondées ou pas « , a déclaré Dieudonné Bifumanu Nsompi.
C’est un message d’apaisement et de paix que le premier Munianga a adressé à ses frères de l’espace Manianga, particulièrement aux adeptes de Bundu dia Mayala.
Au destinataire des revendications de Ne Muanda Nsemi de les prendre en compte en les résolvant pendant qu’il est encore temps. Bien de frustrations subies par des compatriotes sont à la base de beaucoup de situations d’insécurité que le pays déplore. A l’Etat donc de désamorcer à temps, cette crise de trop.
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Kléber KUNGU
Forum des as