Une nouvelle arrestation a eu lieu dans le cadre de l’affaire Floribert Chebeya, l’activiste des droits de l’homme assassiné avec son collaborateur Fidèle Bazana en juin 2010 dans les installations de la police nationale. Le brigadier-chef Ngoy Ilunga Doudou, en cavale depuis onze ans, a été appréhendé mardi 24 août à Lubumbashi.
Les enquêteurs étaient sur ses traces depuis plusieurs jours. Ils ont interpellé mardi à Lubumbashi le brigadier-chef Ngoy Ilunga Doudou au moment où il s’est présenté pour toucher sa solde. Après une petite résistance, Doudou Ngoy Ilunga s’est finalement laissé faire.
Il a été transféré à Kinshasa le jour même dans la soirée et mis à la disposition de la justice. Ce policier était positionné à Kasumbalesa, à la frontière avec la Zambie, et était en cavale depuis onze ans. Il rejoint ainsi en prison à Kinshasa le général Djadjidja, le colonel Mukalay, le major Kenga Kenga et le policier Mugabo.
Membre du bataillon Simba
Doudou Ngoy Ilunga avait été exfiltré de Kinshasa début juin 2010, au lendemain de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Il est accusé d’avoir participé activement à la mise à mort des deux activistes des droits de l’homme.
L’intéressé faisait partie du bataillon Simba mis en place par le général John Numbi au lendemain de sa nomination à la tête de la police nationale. Mais il a toujours clamé son innocence.
À la fin de l’année dernière, le chef désigné du commando d’exécution Christian Kenga Kenga a été arrêté à Lubumbashi. John Numbi, de son côté, a fui le pays. Déclaré déserteur, il est désormais recherché par la justice pour association de malfaiteurs. Bien qu’en fuite, il a usé, par ses avocats interposés, de manœuvres dilatoires pour retarder la réouverture du procès de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Aujourd’hui qu’il a été débouté par la Cour constitutionnelle, John Numbi devra bientôt faire face à la justice, même par contumace, affirme une source judiciaire. Le dossier Chebeya se trouve depuis plusieurs semaines à la Haute Cour militaire pour la réouverture du procès.
RFI