Ironie du calendrier. C’est un peu plus d’une semaine après la rencontre des communautés du Grand Katanga avec le président de la république honoraire Joseph Kabila à Kingakati dans le cadre de présentation des voeux, voilà qu’une campagne anti-Ilunga se fait jour. Alors que sur les terres du Raïs dans la banlieue Est de Kinshasa, les représentants de l’Espace katangais avaient unanimement renouvelé leur confiance au Premier ministre Ilunga, qui du reste conduisait cette importante délégation.
De l’avis des observateurs, l’agitation en cours est d’autant plus contre productive que le pays a beaucoup plus besoin de cohésion, en vue de canaliser ses efforts sur la voie du développement.
Au regard de certains médias congolais qui font écho des pressions qu’exercent quelques acteurs politiques sur le Premier ministre, on reproche à ce dernier d’avoir freiné les travaux des 100 jours, lancés par le Président Félix Tshisekedi à son avènement au pouvoir.
Leurs accusations ne résistent pas à l’analyse, car c’est seulement depuis le mois de janvier dernier que le Gouvernement a pris en charge le dossier programme d’urgence 100 jours, dont le point d’orgue est prévu pour juin. Et depuis, des sources proches du dossier, l’Exécutif libère régulièrement des fonds conformément au chronogramme.
DU BEMOL POUR EVALUER ILUNKAMBA
Par ailleurs, il faudrait mettre du bémol dans l’évaluation du travail du Premier ministre. Nommé le 20 mai dernier, Sylvestre Ilunga Ilunkamba est concrètement entré en fonction le 6 septembre 2019, avec l’investiture de son Gouvernement. Les huit mois précédents, la gestion du pays était sous la direction du chef de l’Etat, étant donné que le Gouvernement qui était en place expédiait les affaires courantes.
A vrai dire, Sylvestre Ilunga n’est aux affaires que depuis cinq mois à peine. « S’il faut donc le remplacer, ce n’est pas en cinq mois, voire six mois qu’un Gouvernement peut répondre aux attentes de la population », constate un observateur.
UNE CAMPAGNE NUISIBLE AU PAYS
Des voix s’élèvent pour fustiger le remue-ménage que ces chantres de »ôtes-toi de là que je m’y mette » réclament à cor et à cri. Ce qu’ils espèrent ne s’avère pas opportun en ce moment, tranchent des proches du chef du Gouvernement.
Par ailleurs, on peut s’interroger légitimement sur l’opportunité de cette démarche anti-Ilunkamba. En particulier, dans le contexte des relations avec les institutions de Bretton Woods. Alors que Kinshasa, le Président de la république en tête, se mobilise pour négocier la signature d’un accord formel avec le Fonds Monétaire International (FMI), les bruits sur un éventuel départ du Premier ministre font mauvais effet.
De l’avis des analystes, la propagation de ces rumeurs de mauvais goût aurait pour conséquence sinon la méfiance, du moins l’attentisme des institutions de Bretton Woods. Ces dernières ne s’accommodant pas de l’instabilité gouvernementale. Ce qui serait préjudiciable aux intérêts de la RDC dans l’optique de la signature du Programme formel avec le FMI.
Cette perspective permettrait au pays d’avoir accès aux nécessaires appuis budgétaires et au financement extérieur. Ce, dans un contexte où les régies financières ont encore du mal à mobiliser les ressources pour atteindre le budget annuel oscillant autour de 11 milliards de dollars américains. Soit le double du budget de 2019.
Selon toute vraisemblance, ces rumeurs seraient distillées par certains caciques de la Kabilie qui, placés dans la réserve de la République, n’en peuvent plus de prendre leur mal en patience, d’autant que, selon certaines confidences, la moisson de leurs représentants au sein du Gouvernement n’est pas à la hauteur de leurs attentes.
FDA/Forum des as